« Situation dramatique, catastrophique, horrible… », les adjectifs alarmants lors de la conférence de presse, ce mercredi matin, de la présidente du Fleury Handball, Sabine Guillien Heinrich, ne manquaient pas au moment de décrire les difficultés que rencontrent les Panthères à la suite de la volte-face du Conseil métropolitain. Le club a jusqu’au vendredi 25 novembre pour trouver 200 000 €. Sinon ce sera le dépôt de bilan.
Par Maël Petit
La présidente du Fleury Handball (en blanc) a exprimé son soutien aux joueuses et à l’encadrement du club, avant de couper court à son intervention, submergée par les émotions.
Ce ne sont plus 100 000 € mais 200 000 € que le Fleury handball doit trouver pour sauver le club. Sabine Guillien Heinrich n’y est pas allée par quatre chemins. Il faut dire que désormais le temps manque. Le revirement de la Métropole a contraint le Département et la Région à retirer leur subvention, ce qui double la note.
Présentation « malhonnête » de la Métropole
Le club a rappelé que son plan de redressement avait été validé par la CNCG, le gendarme financier des clubs de handball, ce qui ne laissait plus que la validation de la subvention de la métropole pour avancer. Serge Grouard qui présidait la séance du 17 novembre dernier, avait manifestement une autre lecture que celle de la CNCG, pourtant compétente en la matière, qualifiant le versement de cette subvention de « fond perdu ». La commission de contrôle de gestion avait d’ailleurs « fait son boulot en reléguant Fleury cette année, rappelle la présidente de la Ligue Féminine de Handball Nodjialem Myaro, beaucoup de contre-vérités ont été dites, motivées par des enjeux politiques. Et quand c’est trop politique, cela devient destructeur ». La présidente de la Ligue n’a pas mâché ses mots au moment d’évoquer la gestion de la métropole, dénonçant des « propos fallacieux et malhonnêtes » lors de la présentation du dossier. « Même moi, j’aurais voté contre après cette présentation faite au conseil », enchérit une Sabine Guillien Heinrich désemparée.
Des promesses non tenues
Les rancœurs sont d’autant plus tenaces que la métropole avait pourtant assuré son soutien aux différentes parties, notamment dans un courrier du Président d’Orléans Métropole en personne. « Le versement de ces 100 000 € a été rejeté de manière organisée, présenté de sorte que le vote soit contraire aux engagements pris », enrage Carole Canette, maire de Fleury-les-Aubrais. Elle, qui était présente à la séance du 17 novembre, n’a aucun doute sur les motivations de ce revirement de situation : « Nous avons affaire à des caprices de personnes qui ne veulent plus que du sport orléanais. Ils ont voulu déblayé le terrain, dégommer les autres », assène-t-elle. La maire de Fleury en veut pour preuve les subventions accordées aux clubs de basket et de football masculin d’Orléans, alors que la ville pourrait faire de son club de volley la nouvelle vitrine du sport féminin du département. Les panthères en payent le prix, et comme le dit Nodjialem Myaro, « pas certain qu’on en arrive à une telle situation si cela ne concernait pas une section féminine ou même du handball ».
« Aucune relation avec Serge Grouard », déclaration de la présidente Sabine Guillien Heinrich
On pensait ces deux-là un plus proches que ça. Lors de la campagne pour les municipales de 2020, Serge Grouard avait distribué 80 000 masques obtenus via l’Association des Maires de France (l’AML) grâce à des dons d’entreprise. Parmi elles, Engie dont la déléguée régionale n’est autre que Sabine Guillien qui confirmera avoir effectivement effectué un don de mécénat. Si l’intéressée dit n’entretenir aucune relation avec le maire d’Orléans, il faut noter que Serge Grouard avait donc bénéficié indirectement de l’aide d’Engie durant sa campagne. Ironie du sort, elle se voit refuser aujourd’hui la subvention de 100 000 € qui permettrait la survie de son club.
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Réponse d’Orléans Métropole
Les propos tenus par la maire de Fleury Carole Canette lors de la conférence de presse n’ont pas plu au président de la Métropole. Dans un communiqué envoyé dans la soirée du 23 novembre, il dénonce « les mots outranciers et totalement faux » prononcés plus tôt dans la journée. Par ailleurs, la métropole précise que l’élue s’est « systématiquement opposée aux propositions de Serge Grouard », à savoir :
- Le retour du club de la Métropole à la commune de Fleury-les-Aubrais en récupérant les 100 000 € de subvention annuelle à son profit
- La signature d’un partenariat entre les communes de Fleury et Orléans avec un engagement des deux communes sur un financement complémentaire du club
A chaque jour sa pièce dans le jukebox de la polémique dans une affaire qui met à nu de graves disfonctionnements de la métropole orléanaise… mais ça, ce n’est pas nouveau !
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