A l’occasion de la journée de luttes contre les violences faites aux femmes, l’Université d’Orléans et sa cellule dédiée à l’égalité et la qualité de la vie au travail intervient au Bouillon avec une très belle expo photos, GO WOMEN, réalisée par Amandine Leroy. Cet événement fait partie du travail au long cours de la cellule sur le campus.
Par Bernard Cassat
Amandine Leroy devant quelques unes de ses photos dans le hall du Bouillon. Photo BC
L’Université d’Orléans a créé en 2017 une cellule dédiée aux violences et à l’égalité, avant qu’un texte de loi ne la rende obligatoire. Didier Chavrier, vice président de l’Université délégué à cette cellule, rappelle que « trente problèmes par an, environ, nous sont signalés. Ils peuvent aller d’agressions, sexuelles ou non, entre étudiants ou non, à des problèmes que rencontrent les étudiants dans leurs familles. En fonction, nous proposons plusieurs types d’accompagnements, psychologiques, médicaux et juridiques. Un dépôt de plainte, par exemple, démarche très lourde, est mieux vécu après une préparation ». Pour les suivis juridiques, l’Université se fait aussi aider par des associations dont c’est la spécialité, France Victime 45, par exemple.
Mais la cellule déploie aussi une importante activité dans l’information, donc dans la prévention. A plusieurs niveaux. Elle forme les personnels présents dans toutes les branches de l’Université, les professeurs mais aussi les personnels de cantine, de bibliothèque, de sport, etc. Et auprès des étudiants, elle mène des actions de sensibilisation par affiches ou par animations diverses. La semaine dernière par exemple, une action théâtrale venait dans les amphis, à la fin des cours. Le public était là, donc la portée de ce type d’intervention est très grande.
GO WOMEN, des photos délicates sur la violence
Et bien sûr, la date du 25 novembre, journée internationale des luttes contre les violences faites aux femmes, est l’occasion de montrer une exposition photos entourée de panneaux de sensibilisation dans le hall du Bouillon, la salle de spectacle du campus. Didier Chavrier a fait appel au travail d’Amandine Leroy, une jeune photographe de Clermont-Ferrand. Elle avait déjà réalisé pour la mairie de sa ville cette série de clichés noir et blanc, sobres, jouant magnifiquement sur les gris de la peau de ses modèles, tous de ses amis. Ayant elle-même vécu des violences traumatisantes, elle a voulu aborder ce sujet dans cette expo qu’elle a appelée GO WOMEN. Sur les corps dénudés mais pudiques, elle écrit des phrases, des slogans. Et ça porte.
Une séquence en réalité virtuelle expérimentée par les visiteurs. Photo BC
Un atelier de réalité virtuelle complète cette exposition. Avec un masque spécial, des écouteurs et une zapette, vous vivez littéralement une séquence qui rassemble plusieurs violences sexuelles. Pas forcément physiques, même si ça va jusque là. Mais dans les réflexions, le langage, les « jeux de mots » qui en fait vont très loin dans la négation de l’autre et dans l’intolérance qui devient diffamante. Cette technique très actuelle frappe fort tant le spectateur est impliqué. En complément, des panneaux rappellent les bases juridiques de la tolérance. Avec des outils intéressants, dont un « violentomètre », une sorte d’échelle de progression des violences.
Cette expo va bien au delà du seul 25 novembre. Elle restera au Bouillon jusqu’au 2 décembre et circulera ensuite dans les satellites de l’université d’Orléans.
Et de nombreuses autres interventions de la cellule se dérouleront jusqu’aux vacances. Bien qu’universitaires, elles s’adressent évidemment à tous ceux qui sont intéressés. Tout le programme sur le site https://www.univ-orleans.fr/fr/univ/universite/egalite-diversite/agenda-egalite-diversite