Alors que le parti LFI se considère en « campagne permanente », il vient de présenter sa stratégie de conquête de la France périphérique, et notamment son plan d’action pour renforcer son ancrage territorial dans le monde rural. En Centre-Val de Loire, cela représente la totalité des six départements de la région. En d’autres termes, le chantier est immense.
Par Maël Petit
LFI en quête de nouveaux sympathisants en région. C’est en substance la nouvelle feuille de route présentée le 10 novembre dernier par les grosses têtes du parti au cours d’une conférence de presse. Rien d’anodin quand on sait que les députés LFI issus des législatives 2022 ont surtout séduit les métropoles et ses banlieues. Les quartiers urbains populaires sont aux insoumis ce que les campagnes françaises sont à la droite et à l’extrême droite. Ce constat digéré, LFI souhaite aujourd’hui parler le langage rural pour draguer les campagnes. En changeant son fusil d’épaule, le parti a dans le viseur les territoires ruraux et péri-urbains jusqu’ici phagocytés par la droite et le Rassemblement national.
Des locaux achetés dans chaque département
Le plan d’attaque et de déploiement des forces LFI en région se distingue en plusieurs actions. La première consiste à investir les territoires dans lesquels le parti souffre d’une invisibilité sur le terrain. Pour y remédier, LFI va s’implanter en achetant des locaux dans tous les départements de France, « à commencer par ceux qui ne possèdent pas de députés insoumis ». Des QG de la France insoumise qui seront mis à la disposition de groupes d’action locaux qui auront la tâche de les animer. « Ce seront des lieux de rencontres, de débats et de formations pour permettre de diffuser l’ensemble de nos idées et de nos propositions ». Le parti compte aussi recruter puis former plusieurs militants bénévoles pour garnir les contingents de ces groupes d’action. Le but est de se rendre visible localement et durablement dans les territoires souffrant d’une sous-représentation de la France insoumise. LFI en est donc persuadée : si les scores des précédents scrutins au sein de ces territoires n’ont pas été à la hauteur, c’est bien parce que la population n’a pas eu connaissance du programme LFI, en raison d’un déficit d’acteurs locaux sur le terrain pour le porter. Dans l’ensemble des départements du Centre-Val de Loire, il faut dire qu’aucun insoumis n’est parvenu à séduire l’électorat en juin dernier. Le parti part donc de zéro dans ce no man’s land alors qu’il affiche l’ambition forte de « reconquérir des circonscriptions – notamment celles conquises par le RN – pour gagner une future majorité populaire ».
Des députés référents pour chaque département
Conséquence de l’absence de députés LFI en Centre-Val de Loire, le parti de Jean-Luc Mélenchon peine à relayer les problématiques des territoires de la région à l’assemblée. Mais LFI entend rectifier le tir dans les prochaines semaines. Pour cela, chaque département s’est vu attribuer un député référent pour lui permettre de disposer d’un porte-voix au sein de l’hémicycle, dans le but de « soutenir des mobilisations importantes ou porter des sujets locaux mais à impacts nationaux ». Indépendants des groupes d’action évoqués en amont, ces représentants LFI pourront organiser des meetings ou des déplacements au sein de leur département d’affectation pour y dynamiser l’action du mouvement.
Plus d’infos autrement sur Magcentre : Mathilde Panot, une orléanaise à la tête des députés LFI