L’École de la Deuxième Chance d’Orléans (prononcez ” E2C”) a ouvert ses portes aux visiteurs ce mardi 8 novembre. Situé 69 bis rue des Anguignis à Saint-Jean-le-Blanc depuis 2011, ce lieu atypique et chaleureux est proposé aux jeunes de 16 à 25 ans en recherche d’insertion, quel que soit leur parcours : décrocheurs scolaires, diplômés en recherche d’emploi, jeunes issus de l’immigration, tout un chacun peut solliciter l’E2C dès lors qu’il souhaite s’engager dans un projet d’insertion.
Par Anne-Cécile Chapuis
Le hall d’accueil de l’École de la deuxième chance à Saint-Jean-le-Blanc. Photo AC Chapuis
Un parcours de 38 semaines en alternance
Une réunion d’information a lieu tous les mardis matin. Le jeune intéressé peut contacter E2C et sa candidature sera évaluée sur trois critères : ses motivations, son projet même embryonnaire et ses attentes vis-à-vis de l’E2C. Son admission donnera ensuite lieu à une première session de 5 semaines dont 2 en entreprise au cours de laquelle seront précisés ses atouts et ses besoins pour s’engager dans un projet d’insertion. Ensuite, ce sera 33 semaines en alternance, avec stages en entreprise et pédagogie active d’aide à la recherche d’emploi, sachant que le parcours peut être interrompu à tout moment dès lors que le jeune aura trouvé un emploi ou une formation.
Une dynamique de groupe et de pédagogie active
Environ 120 à 140 jeunes sont pris en charge par E2C Orléans chaque année, avec des admissions tous les 15 jours. Les croisements de projets et parcours sont un plus dans la dynamique qui sous-tend l’école. Ici on travaille sur le cadre, sur les rythmes, sur les projections et au-delà sur la réhabilitation et l’estime de soi pour des jeunes aux parcours écornés par les aléas de la vie.
Des messages ornent les murs. Photo AC Chapuis
Les encadrants utilisent des médiations diverses (sport, théâtre, citoyenneté…) et proposent des entretiens individuels ou collectifs. Le but est d’ « inverser le cycle et mettre le jeune en situation de réussite » comme le décrit Natalie Lapertot, directrice. Celle-ci est présente pendant les parcours, la porte de son bureau est ouverte, et elle pratique le contact direct dans un « N’ayons pas peur des mots » qui sonne juste.
Des portes ouvertes et des témoignages
La journée Portes ouvertes a été préparée avec les jeunes, bien sûr. A l’E2C on fait feu de tout bois ! Et chaque atelier accueille le public avec motivation, crainte parfois, passion souvent. Ainsi l’atelier sport propose une mise en situation et chaque jeune très simplement se présente en quelques mots. Quelques mots qui en disent long sur les essais et ratés d’une trajectoire qui met à mal la confiance en soi.
Un escape game tout en symbolique. Photo AC Chapuis
Plus loin c’est un escape game auquel les stagiaires invitent les visiteurs : reconstruire un puzzle et trouver la clé pour sortir d’un problème résonne très fort dans ce lieu.
L’atelier théâtre est animé par une comédienne intervenante (Martine Hecquet, Compagnie la Tête Noire) Une belle rencontre encore avec les stagiaires qui n’hésitent pas à parler de leur projet, de leurs interrogations voire de leurs rêves. « On a le droit de rêver, c’est important dans une reconstruction », souligne l’intervenante.
L’atelier Théâtre. photo AC Chapuis
Le lieu est accueillant, les jeunes créent le contact dans ce lieu qu’ils se sont approprié et manifestement investi. La deuxième chance, ce concept issu d’un programme européen porté par Edith Cresson dès 1997 avant une constitution en réseau en 2004, semble bien porter son nom.
Les stagiaires montrent en tout cas leur « Envie d’y Croire, Espoir de Construire, Energie de Continuer » comme l’indiquent des propositions dans un jeu sur l’acronyme. Tous nos encouragements et bonne route !
Pour en savoir plus : https://www.e2c-orleans.org/
Plus d’infos autrement sur Magcentre : Les acteurs de l’insertion en réseau