Le château d’Azay-le-Rideau se dresse sur une île dessinée par l’Indre. Édifié au cœur de la Touraine sous le règne de François 1er, c’est un chef-d’œuvre de l’architecture Renaissance du XVIe siècle.
Par Rosa Tandjaoui (CulturAdvisor)
Azay le Rideau Wikipedia
Les origines
Pour commencer, nous savons que le site d’Azay-le-Rideau est occupé depuis l’époque romaine. En effet, juste en face du château actuel, des fouilles attestent de la présence d’une villa gallo-romaine.
Une forteresse défensive y est édifiée au Moyen Âge, pour protéger la route entre Tours et Chinon. Ridel d’Azay, chevalier du roi Philippe-Auguste, est cité pour la première fois comme seigneur du lieu dans une charte de 1119. Malheureusement, peu de vestiges de cette période nous sont parvenus. En effet, en 1418 la guerre entre Armagnacs et Bourguignons fait rage et le domaine est entièrement brûlé. C’est pourquoi l’endroit garde jusqu’au XVIIe siècle le surnom d’Azay-le-Bruslé.
Les Berthelot
Le domaine est racheté à la fin du XVe siècle par Martin Berthelot, maître de la Chambre aux Deniers du roi Louis XII. Il revient à son fils Gilles, trésorier de François 1er et Maire de Tours, en 1510.
La construction du château d’Azay-le-Rideau démarre en 1518. Il y a là une parfaite alliance entre la tradition française et la Renaissance italienne. Tout commence par un corps de logis d’une grande élégance. Mais il y a surtout, cet exceptionnel escalier d’honneur, intégré au château mais ouvert sur l’extérieur. Passons sur la symétrie des ouvertures et fenêtres, ainsi que sur l’ordonnancement des façades. En résumé, une construction d’une grande modernité pour l’époque.
Les Raffin
Après sa fulgurante ascension, Gilles Berthelot est frappé de disgrâce par la suite de malversations. C’est pourquoi François 1er saisit le domaine et l’offre à son capitaine de garde Antoine Raffin.
Le roi de France François 1er, peint par Jean Clouet (1480-1541) Crédit photo : Wikimédia / Scan: André Castelot, François Ier, Perrin 1999.
Mais c’est l’épouse de ce dernier, Antoinette, dame d’honneur de la reine Margot, qui terminera la décoration intérieure du lieu. Ensuite, le Marquis de Vassé, qui le reçoit par alliance, y bâtit les communs et le portail d’honneur en 1675. Ainsi le château d’Azay-le-Rideau reste aux mains des Raffin et de leurs descendants jusqu’à la Révolution.
Les Biencourt
Mis en vente peu de temps avant la Révolution, le château est acquis en 1791 par Charles de Biencourt marquis de Biencourt. À l’époque, il est en très mauvais état et son nouveau propriétaire entreprend d’importants travaux de restauration, qui lui donnent sa forme actuelle. De plus, il aménage le parc entourant le domaine en un magnifique jardin paysager à l’anglaise.
Les Biencourt garderont la possession du château jusqu’au début du XXe siècle.
Aujourd’hui
Le château d’Azay-le-Rideau est racheté par l’État en 1905. Puis neuf ans plus tard, il est classé au titre des Monuments historiques. Aujourd’hui, il est animé et géré par le Centre des monuments nationaux.
Une visite indispensable, pour un lieu magique qu’Honoré de Balzac décrivait ainsi dans Le Lys Dans La Vallée (1836) : » En gravissant une crête j’admirai pour la première fois le château d’Azay diamant taillé à facettes serti par l’Indre monté sur des pilotis masqués de fleurs. »
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