Candidat depuis cet été à la présidence du parti Les Républicains, le maire d’Orléans a décidé de renoncer.
Par Zoé Cadiot
« Serge Grouard n’ira pas ». A une semaine de la date limite de dépôts des parrainages requis pour se présenter à la présidence des Républicains, le maire d’Orléans s’apprête à jeter l’éponge. Forcé. « Je n’arriverai pas à réunir les dix parrainages de parlementaires exigés » a expliqué le maire d‘Orléans, qui sans le soutien de ces derniers ne pourra se présenter sur la ligne de départ, début décembre. Pourtant, l’homme, en course depuis juillet, était encore assez confiant. Il assurait récemment avoir rassemblé sur une quinzaine de départements ces 458 parrainages d’adhérents demandés et voulait croire à un proche succès pour le volet « parlementaire ». Même si son manque de notoriété sur la scène nationale face aux trois autres candidats déclarés (Eric Ciotti, Aurélien Pradié et Bruno Retailleau) apparaissait comme un handicap dans la course aux parrainages. Surtout dans les couloirs du Sénat où la voix de Bruno Retailleau, président des sénateurs LR, est importante.
« Il est étonnant que des candidats soient aussi arbitres des parrainages », souligne amer Serge Grouard. L’élu soupçonne littéralement le patron des sénateurs LR de peser dans l’obtention des signatures. Aussi la mise à disposition d’une salle au Palais Bourbon, il y a quelques semaines par le groupe LR de l’assemblée, pour rencontrer les députés était de bon aloi, avant l’échéance du 3 novembre (date buttoir pour déposer les parrainages auprès de la haute autorité des Républicains.). Même si l’Orléanais pouvait regretter l’absence d’un soutien régional affiché en la personne d’Olivier Marleix, parton des députés LR et élu d’Eure et Loir.
« Cette question nous empoisonne »
Olivier Marleix Photo ZC
Un choix assumé par le chef de file des Républicains à l’assemblée, qui ne veut pas créer de la division à la division. Invité de l’Association des journalistes parlementaires, ce mercredi, Olivier Marleix, confie aussi son empressement à tourner cette page. « Il est temps d’avancer. Je souhaite que cette question, la désignation de notre candidat, soit rapidement réglée car tant qu’elle n’est pas tranchée cela donne à des jeux d’ego, de rivalités… De même je souhaite que la désignation du candidat à la présidentielle ait lieu rapidement. Cette question, nous divise, nous empoisonne, et nous empêche de nous tourner vers les Français », poursuit le député eulérien, qui s’inscrit plus que jamais dans une opposition au gouvernement. Même si certains en doute après leur refus de voter l’une des motions de censure, présentées lundi par la gauche et l’extrême droite « On n’est pas là pour rajouter du foutoir au foutoir. La situation est suffisamment grave. Mais en aucun cas, il s’agit d’un blanc-seing au gouvernement » explique Olivier Marleix qui ne s’interdit pas dans l’avenir de déposer une telle motion.
Avec le retrait annoncé de Serge Grouard, et sauf dernière surprise, il devrait être trois à se présenter sur la ligne de départ, début décembre pour succéder à Annie Genevard. La députée du Doubs assure en effet l’intérim depuis le départ de Christian Jacob, le 30 juin dernier. Le premier tour de ce scrutin qui devrait mobiliser les 65 000 adhérents du parti les Républicains, se tiendra le 3 et le 4 décembre.
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