Et dire que j’ai failli rater ça.
Evil Dead, deuxième du nom, le remake du film de Sam Raimi.
Le réalisateur qui a fait son bout de chemin aujourd’hui avec la trilogie Spider-Man ou plus récemment Le monde fantastique d’Oz a refilé le bébé à un fan de la première heure : Fede Alvarez qui était bien décidé à « retrouver le feeling dont [ il se ] souvenai[t], et pas forcément celui du film en lui-même ». Quoi de plus prometteur ?
Mais avec une affiche bassement racoleuse et son « Vivez l’expérience cinématographique LA PLUS terrifiante » a faire trembler le plus aguerri des témoins de Jehova ça n’était pas gagné.
Des scènes violentes mais intelligemment filmées
Et la première séquence ne fait rien pour évaporer le malentendu. Une jeune fille est capturée dans la forêt et précipitée dans une cave pour y être brûlée par son père conscient de la malédiction qui pèse sur elle. Le genre de scène qu’on retrouve au début de tout ces films d’horreur où le sang va couler sans autre forme de procès.
Et pourtant. Plus question de la bande d’amis venu se perdre au fin fond des bois pour passer d’agréables moments. Mia est une jeune fille toxicomane que ses amis ont décidé d’isoler quelques temps à la campagne pour un sevrage forcé. Elle est accompagnée de son frère avec qui elle entretient des rapports conflictuels. Ça n’a l’air de rien mais le petit côté psychologique, ajouté à l’indifférence des autres personnages qui pensent être confrontés aux délires de Mia en manque de son poison, assure une certaine empathie qui font des protagonistes autre chose que du saucisson prêt à être gentiment découpé.
Pas mal de références au « mythe » Evil Dead aussi.
Bien sûr le public blanc de peur des années 80 a laissé place à des gloussements de lycéennes habituées à une débauche d’images violentes. Ce qui n’en fait pas moins de ce remake l’espérance de jours meilleurs pour le cinéma horrifique.
Je le conseille à tous les amateurs du genre, le film est sorti le 1er mai et ne devrait pas rester encore très longtemps en salle.
Nicolas Pons
Réalisation Fede Alvarez 1h30
http://www.youtube.com/watch?v=hpDR9P52Jc8