Maître Rudi Van Oeveren, entraîneur d’escrime décédé en 2021, a laissé derrière lui une impressionnante collection d’objets sur l’histoire de son sport réunis à Meung sur Loire. Au total plus de 4 000 armes, équipements, ouvrages rares ou même des peintures en rapport avec l’escrime. Mais faute de repreneur, l’ensemble des pièces sera soumis à une vente aux enchères qui menace de disséminer la collection.
Par Maël Petit
Il était un entraîneur respecté par son sport. A la tête de nations comme Israël,
les Pays-Bas ou la Grande-Bretagne, Rudi Van Oeveren a navigué dans l’univers de l’escrime pendant de nombreuses années, ce qui lui a permis d’amasser une quantité phénoménale d’armes et d’autres objets de son sport. Collectionneur, il avait choisi de les exposer avec la création d’un musée en 2007, au Clos de Bel Air, à Meung-sur-Loire, où les curieux pouvaient alors profiter d’une magnifique collection parfois alimentée par des champions olympiques ou des membres d’encadrement d’équipes nationales. Si les passionnés d’armes et d’histoire ne peuvent plus s’enrichir aujourd’hui de la connaissance et des anecdotes de l’hôte du musée, ils ne s’attendaient certainement pas à voir un tel trésor menacé de s’envoler aux quatre coins de la France.
Un financement participatif pour conserver ce patrimoine
Car depuis le décès du maître d’armes, aucun repreneur ne s’est manifesté pour faire perdurer le musée. En conséquence, l’intégralité de ces vestiges de l’histoire de l’escrime sera présentée lors d’une vente aux enchères le 19 novembre prochain. Ainsi, ce sont plus de 4 000 armes, des costumes, des documents rares sur l’escrime ou même des sculptures et des peintures qui pourraient finir entre les mains de collectionneurs privés. Pour éviter un tel scénario, l’association Actes, qui œuvre à la valorisation du patrimoine culturel matériel ou immatériel, tente avec ses moyens de sensibiliser le public sur la nécessité de conserver ce patrimoine. Son président Manuel Diaz a même lancé une collecte de fonds sur la plateforme en ligne Dartagnan afin de réunir des fonds pour racheter un maximum d’éléments de la collection. « Nous avons été mis au courant tardivement de la tenue de cette vente aux enchères, regrette Manuel Diaz. Maintenant, l’objectif est de sauver la plus grande partie possible de la collection pour reconstituer une base intéressante qui permettra de faire vivre l’histoire de ces objets ».
Des expositions et des animations autour de l’escrime envisagées
L’acquisition de plusieurs lots lors de cette vente aux enchères permettrait à l’association de développer différents projets autour de l’escrime « Notre volonté première serait de maintenir cette collection en Centre-Val de Loire et de la faire découvrir au grand public à travers des expositions temporaires voire itinérantes », espère Manuel Diaz. L’association souhaiterait, en plus des expositions, mettre en place des initiations et des spectacles pour tous les âges grâce à l’acquisition d’un fond de collection. En attendant, elle a obtenu des locaux d’exposition temporaire mis à disposition par la ville de Meung-sur-Loire.
4 400 euros ont déjà été collectés. En réalité, c’est bien plus qu’il faudrait réunir pour permettre de développer tous ces projets. Manuel Diaz parle « d’une fourchette située entre 10 000 et 20 000 euros », tout en indiquant être en contact avec la Fédération Française d’Escrime pour le soutenir. Une aide qui pourrait s’avérer décisive à l’approche de la vente aux enchères.
Alors que la fin de la collecte de dons était prévue initialement le 15 octobre, elle va être prolongée jusqu’à la fin du mois d’octobre sur la plateforme Dartagnans.
Les dons sont défiscalisés et vous accordent des contreparties.
– 20€ : remerciements
– 80€ : invitation au cocktail d’inauguration
– 200€ : initiation à l’escrime
– 350€ : leçon individuelle à l’arme que vous préférez
– 500€ : invitation à la soirée d’inauguration VIP et visite privée