En raison d’une augmentation croissante du nombre de cyclistes sur les routes, le département mène une grande campagne de communication sur la sécurité à vélo pendant ce mois d’octobre. Avec comme cible prioritaire les jeunes collégiens.
Par Maël Petit
Il n’aura échappé à personne la transformation du paysage de la mobilité en agglomération ces dernières années. Si les collectivités territoriales ont encouragé les Loirétains à opérer une transition sur leur méthode de déplacement, le département souhaite se prémunir d’une potentielle aggravation du nombre d’accidents impliquant les cyclistes. Dans le Loiret, cinq accidents mortels impliquant voitures et vélos ont été dénombrés depuis 2017. Et les chiffres pourraient s’aggraver ! Surtout quand on sait que les accidents mortels sont en hausse sur le plan national ces trois dernières années, dus à l’explosion du nombre de deux-roues sur les routes.
« Inonder » d’informations sur la sécurité à vélo
C’est pourquoi le département table sur une vaste campagne de communication afin de sensibiliser l’ensemble des usagers de la route. En premier lieu, des affiches mettant en scène des jeunes cyclistes seront placardées sur plus de 300 faces d’abribus pour inciter les conducteurs à la vigilance. « 9 fois sur 10, il faut savoir que les accidents impliquant des vélos sont dus à des problèmes de comportements sur la route, précise Hervé Gaurat,
vice-président en charge des mobilités et de l’aménagement du territoire. Il faut donc changer nos habitudes ! ».
En parallèle, le département a même sollicité France Bleu Orléans afin de diffuser des spots radio pour toucher un maximum de monde. Un partenariat noué dans le but de sensibiliser les cyclistes à adopter les bons gestes, et en même temps alerter les automobilistes sur leur comportement au volant. Le Loiret souhaite ainsi « inonder » d’informations sur la sécurité à vélo le territoire.
Un kit de sécurité distribué dans les collèges
Mais le défi pour le département sera de joindre cette campagne de communication à une sensibilisation plus directe, notamment auprès des jeunes – particulièrement les 6es et 5es – dans les collèges. Car c’est bien sur cette cible que le département compte orienter sa stratégie de sensibilisation.
En ce sens, le 13 octobre à l’occasion de la journée mondiale de la sécurité routière,
20 000 collégiens se verront offrir une housse de sac à dos réfléchissante et un guide sur le vélo. Quiz, panneaux de signalisation, port du casque… les collégiens pourront y tester leurs connaissances. « La sensibilisation doit se faire dès le plus jeune âge car plus on capte tôt les bonnes pratiques, meilleurs sont nos habitudes sur la route une fois adulte », affirme Hervé Gaurat.
Pour Flavien Bourgeois, directeur régional de prévention routière en Centre-Val de Loire et partenaire de l’opération, « on arrive au collège à un âge où on se déplace seul pour aller à l’école. La prévention est donc indispensable sur ces classes ».
Si la distribution de ces kits de sécurité à vélo est une première dans le département, Hervé Gaurat sait qu’elle reste tout de même à elle seule insuffisante. « Nous avons aussi besoin d’une expertise des utilisateurs pour intervenir au sein des collèges ».
Des spécialistes du vélo à la rencontre des collégiens
Dans le rôle des ”experts”, on retrouve le Comité Loiret Cyclisme et 1-Terre-Actions, deux organismes partenaires de l’opération. Habitués à intervenir au sein d’établissements scolaires, ils poursuivront leurs actions auprès des élèves pour leur inculquer de manière ludique les règles de sécurité générales à vélo. « On met en place des exercices de maniabilité du vélo dans les cours des collèges accompagnés d’une sensibilisation sur les comportements à adopter sur la route », explique Christian Passigny vice-président du Comité Loiret Cyclisme.
Du côté d’1 Terre-Actions, on milite pour un développement « d’une certaine culture de la mécanique du vélo » à l’école pour que les jeunes sachent entretenir leur deux-roues dès le collège. L’objectif est d’améliorer l’équipement pour renforcer la sécurité en complément d’un meilleur accès des établissements scolaires par voies cyclables.
Surtout que de plus en plus de maires toquent aujourd’hui à la porte d’Hervé Gaurat pour aller dans ce sens.
Problème pour Christian Passigny : l’ensemble du département se doit d’entamer une pleine mutation afin d’assurer la sécurité de ses cyclistes. « La pratique du vélo explose partout en France mais nous ne sommes pas prêts. Il faut accélérer le développement de notre réseau cyclable ! ». Un retard en matière d’aménagement urbain et d’infrastructure que s’empresse de tempérer Hervé Gaurat. « Oui des efforts sont à fournir sur l’ensemble du département, admet-il. Nous devons mettre l’accent sur le développement de zones cyclables et d’espaces partagés. Cependant pour cela il nous faudra du temps et plus de moyens ».
Mais à l’heure où les collectivités se bousculent pour annoncer une baisse des dépenses, on comprend que le chantier ne fait que commencer.
Les différents acteurs qui soutiennent cette campagne de sensibilisation :
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