Le samedi 2 octobre, les voûtes et l’église Saint Marceau ont prêté leur acoustique à l’ensemble vocal Cantamici et l’orchestre Les Miroirs pour une magistrale interprétation de la messe en ré de Dvorak et du Requiem de Cherubini. Deux compositeurs du XIXe siècle assez rarement mis à l’honneur et qui cependant le méritent !
Par Anne-Cécile Chapuis
Cantamici et les Miroirs se préparent au concert à Saint Marceau le 2 octobre. Photo AC Chapuis
La messe en ré de Dvorak ouvre le concert de bien belle façon. Après un joli kyrie en ternaire, le gloria alterne les effets en tutti avec avec des passages a capella. Un moment chœur et orgue souligne le bel instrument Hauperpin de Saint Marceau, tenu pour la circonstance par le chef titulaire et fondateur des Miroirs, Jérôme Boudin Clauzel.
Le credo fait la part belle aux alti qui tiennent le fil conducteur avec beaucoup de ferveur, avant les dissonances magnifiquement maîtrisées par un orchestre présent et pertinent dans des grands unissons qui en montrent les belles couleurs. Contrastes également dans le Sanctus ou l’Agnus Dei qui, lui, révèle les belles voix d’hommes de Cantamici.
Avec Cherubini, c’est un autre univers. Un long moment sans violons pose le décor, avant que l’orchestre et les chœurs ne se déchaînent dans une véritable danse macabre frénétique et enlevée avec brio. La pièce tient l’auditeur en haleine, avec des tutti opératiques et des passages plus retenus mettant en valeur les instruments à vent (hautbois, cor, clarinette) La pièce se termine par un long decrescendo, véritable apaisement dans cette messe de requiem que Beethoven portait en haute estime et qui fut donnée lors de ses obsèques (et de celles, quelques années plus tard, de Cherubini lui-même.)
Ariel Alonso, chef de Cantamici et Philippe Burgevin, basse et président de l’association. Photo AC Chapuis
Le chœur, semi professionnel, fait merveille : belle homogénéité, belle diction d’un texte très intelligible, jolies couleurs vocales. L’orchestre, créé en 2015 et fort de ses 19 musiciens montre lui aussi sa cohérence et son engagement. L’ensemble placé sous la direction d’Ariel Alonso, un chef argentin au panégyrique impressionnant, donne un concert de grande qualité, tant par l’originalité du programme que par le niveau des interprètes et surtout par la musicalité de l’ensemble de la soirée.
Le président fondateur de Cantamici, Philippe Burgevin, ne cache pas son plaisir face à la réussite de ce projet ambitieux sur le plan financier comme sur le plan musical, avec le peu de répétitions imparties vu les contraintes budgétaires, et il rappelle les prochaines prestations de l’ensemble : Ce concert est redonné à Paris, église des Blancs Manteaux le 19 novembre 2022 à 20h30 et en l’église de Champigny sur Marne le 20 novembre à 16h.
Les prochains projets s’orientent vers les madrigaux de Monteverdi avec Les Folies Françoises, avec un concert à Orléans le 1er juillet.
Rendez-vous est pris pour ces rencontres où le plaisir musical est assurément garanti.
Pour en savoir plus :
https://www.cantamici.fr/
https://www.magcentre.fr/220214-orleans-atmosphere-recueillie-et-envoutante-avec-lensemble-cantamici/