A Orléans, c’est avec une indéfectible passion pour l’art et plus particulièrement pour l’œuvre de Rolf Hirschland, artiste né à Hambourg en 1907 et qui repose depuis 1972 au cimetière de Mantes-la-Jolie, dont le galeriste Jean-Bernard Rouilly présente plus de soixante toiles. Il s’agit là d’un ensemble exceptionnel de peintures réalisées entre 1933 et 1970 issues du fonds de l’association des Amis de Rolf Hirschland et de collections privées.
Par Jean-Dominique Burtin
Autoportrait et “Le buveur”. Photo : JDB.
Un artiste “en quête de style”
Les unes et les autres entendent souligner de manière captivante les différents mouvements artistiques, expressionnisme, cubisme, abstraction et surréalisme expérimentés par l’artiste. Reste que chaque toile fait montre d’un souffle personnel qui saisit et émeut, trouble et enchante.
Dans le bel espace accueillant et de caractère de la galerie, sur deux niveaux aux éclairages raffinés, mais aussi aux cimaises donnant sur une cour arborée, les amateurs d’art peuvent découvrir trois thèmes travaillés, à savoir la figure humaine, les paysages, les natures mortes. « La grande, l’unique affaire de Rolf Hirschland fut de nous communiquer son âme » avance avec justesse Jean-Bernard Rouilly qui présente ici, dans un cadre patrimonial, un ensemble d’importance qui n’a pas été présenté en France depuis cinquante ans.
Un espace raffiné. Photo : JDB.
L’œuvre d’un « travailleur acharné »
On y aimera les corps de femmes et les maternités d’une tendresse consommée, les paysages aux couleurs et matières que l’œil ne peut s’empêcher de palper. Voici encore les natures mortes fécondes, un Don Quichotte écorché, une somptueuse Pietà, des portraits emplis d’intensité, de vérité et de charme. Bref, Rolf Hirschland suggère, révèle, dompte avec authenticité et personnalité les différents sens de ses expressions souvent émouvantes et saisissantes. Voici, en effet, « l’œuvre d’un travailleur acharné » qui s’inscrit, à n’en pas douter, dans le grand courant de l’histoire de l’art.
« Infinie douleur et soif d’apaisement »
Présence féminine et maternité. Photo : JDB.
Par ailleurs, la galerie consacre un précieux catalogue à l’œuvre et à la vie de l’artiste. “Le rêveur au pied de l’arbre” figure en couverture. On y lit, notamment : « La vie de Rolf Hirschland, entièrement consacrée à l’art, est marquée par la réalisation de nombreuses peintures qui semblent naître d’une infinie douleur et d’une insatiable soif d’apaisement ». Pour la belle histoire, cette galerie accueillera, en novembre prochain, les œuvres de Bernard Foucher. Autre artiste allant au cœur de la lumière, du sensible et du sacré.
“Rolf Hirschland, en quête de style”, Galerie La Tour Saint Etienne, 8, rue Saint Etienne, Orléans. Jusqu’au 28 octobre. Ouvert tous les jours, de 14 heures à 19 heures, sauf les mardis et mercredis. Entrée libre.
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