Du 9 au 11 septembre, c’était au parc des Pâtures de Chécy, la deuxième édition de Swing aux Pâtures : concerts ; spectacles ; déambulations ; esprit guinguette… tout était réuni pour passer un week-end festif… et c’était réussi !
Par Flora Robin
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Vendredi soir: “La famille”…
Autour du chapiteau de cirque, des guirlandes de lumière, les food-trucks, les tables et bancs, en palettes recyclées, sur l’herbe ou sous les tentes, une décoration joyeuse créée à partir d’objets de récup’. Malgré la pluie qui s’est invitée quelques minutes vendredi soir, Blue fire et Ali M’fantom, DJ de l’agglomération orléanaise, ont ouvert le bal… laissant au public le temps d’arriver.
Puis Sidi Wacho, groupe indépendant, sans manager ni subvention, a mis le feu… En quelques minutes, le public, pardon, « la famille » comme le dit Saïd, l’un des chanteurs, originaire du Nord-Pas-de-Calais, s’est rapprochée de la scène et danse. L’autre chanteur Benja vient tout droit du Chili. Sur scène, un accordéoniste, un trompettiste et un batteur aussi… tous issus de territoires différents… et tous revendiquant le fait d’être partout chez eux ! Ils jouent une musique, joyeuse, cocktail de hip hop, cumbia et tzigane… alors on danse… et de 7 à 77 ans tout le monde est conquis ! Leurs textes dénoncent les fractures entre les classes sociales, rappelant que la lutte des classes est belle-et-bien d’actualité, le racisme également… « Ce soir, on va danser avec des convictions ! », proclame Saïd.
Saïd avoue être « flatté d’avoir été invité par ce festival gratuit. Car c’est une vrai choix politique de proposer cela, d’autant plus qu’i-un effort particulier a été fait sur l’implantation du site. Les guinguettes, c’est hyper convivial. Et après cinq ou six heures de camion pour venir jusqu’ici, on est très content d’arriver dans un endroit si convivial ! Et la déco est très sympa aussi ! »
Vient ensuite Technobrass : un septet, composé de quatre Brésiliens, un Argentin et deux Français, installé à Rio, Le groupe termine sa tournée européenne. Les instruments claquent et le public en redemande ! Leur musique, sans parole, chaleureuse, mélange les rythmes lancinants voire hypnotiques de la techno avec la puissance des cuivres… Et le public danse toujours…
En pointillé, la fanfare Baticlac, groupe local, vient, plusieurs fois en intermède jouer de la musique du monde festive. Ambiance assurée !
Samedi: Radio et Cabot
Après l’école de musique de Chécy, s’installe sous le petit chapiteau Radio Bistan. Du théâtre parodique ponctué de chansons. Parodies de débats entre personnalités politiques ou du show business, du Jeu des 1 000 euros et mélodies dénonçant l’inaction des politiques et de chacun à propos de la sauvegarde de l’environnement. Sont fustigés les climatiseurs, les SUV, la classe moyenne, les Iphone, l’hyper consommation, les vols en avion…
Puis la scène du petit chapiteau est prise d’assaut par Cabot cabot, un groupe rock, voire punk de l’agglomération orléanaise, qui aboie des chansons à texte mêlant humour, tendresse et humanité. Les festivaliers ont le sourire et le rire sur les lèvres.
Haidouti Orkestar Photo FR
Haïdouti Orkestar monte ensuite sur la grande scène. Les artistes de ce groupe parisien de musique du monde , (interprète, avec Ibrahim Maalouf, de la musique du film La vache) viennent d’un peu partout : Bretagne ; Serbie ; Turquie ; Roumanie, Espagne, Bulgarie… Huit musiciens, un chanteur, une chanteuse et une danseuse pour cette formation cosmopolite. Une belle découverte d’un mix entre musique orientale et musique des Balkans.
Dimanche: musique d’assiettes et humour engagé
En apéritif, Gérard Van Fouchett convie une trentaine de spectateurs à une initiation de musique d’assiette. Tous à table, le couvert mis, ils apprennent à exécuter des sons tapés, des sons frottés et d’autres caressés… pour aboutir, aidés d’une chorale improvisée, à l’œuvre parfaite. Les convives, tous ravis de leurs rapides progrès, sont prêts à enseigner la musique d’assiette à la table familiale, à la cantine ou au restaurant… La musique d’assiette va bientôt conquérir la monde… et ça va faire du bruit !
Beau succès public pour Selon les humains, groupe de l’agglomération orléanaise. Six musiciens interprètent une chanson française à l’humour engagé, qui viennent de sortir leur premier album.
Un tambourin, une guitare, deux nez rouges et pour dialogue essentiel “ça va”, “ça va pas” et “maestro “ou “mastro” suffisent à 2 comme 1 accord pour que petits et grands éclatent de rire. Ces deux Lochois ont chaleureusement remercié et le public « qui par sa présence fait que le spectacle vivant est vivant » et les bénévoles.
Tascabillissimo photo FR
Tascabilissimo est un duo plein d’énergie : violon et accordéon et deux voix pour des chansons populaires comme une invitation au voyage en Italie et Amérique du Sud, en Louisiane. Les deux jeunes femmes ont un petit air de chanteuses des rues qui animent un mini bal populaire…
Et pour finir, À contre-courant, onze artistes ont envahi la scène et donnent à entendre des airs engagés. Ils avaient la lourde tâche de clore ce festival… car à cette heure, les familles commencent à rentrer chez elles : « Il y a école demain ! »
Les coulisses du festival avec Fabrice et Cécile
Fabrice Gervais est programmateur. Grâce à lui les festivaliers ont découvert des artistes et ces derniers ont eu envie, à l’image de Sidi Wacho de jouer ici.
« L’idée de ce festival : que le public fasse des découvertes car il n’y a pas de tête d’affiche. On espère aussi que public familial, notre cible, qui ne se déplace pas en salle ait ainsi un premier contact avec le spectacle vivant pour avoir ensuite envie d’y aller. Et les enfants sont les spectateurs de demain. Swing aux pâtures c’est facile d’accès, gratuit, en plein air, à taille humaine. Il y a beaucoup de bénévoles : une quarantaine répartis en équipe. »
Cécile Teycheney est scénographe. C’est elle qui a inventé le décor de cette guinguette géante. Comédienne, metteuse en scène, elle a l’habitude d’improviser et de composer. Ici, elle a fait appel à la population de Chécy pour récupérer un maximum d’éléments : « bouteilles de lait, pots de yaourts, disques, CD, draps, abats jour… Puis, on a organisé des ateliers avec les habitants de Chécy pour fabriquer un décor. Ces derniers ont souvent eu l’envie d’aller jusqu’au bout de l’aventure en devenant bénévoles. Car du lien s’est créé pendant les cinquante heures de création, les gens papotaient, se découvraient des compétences… On les sensibilisait aussi au recyclage. L’objectif est qu’à la fin du festival, on récupère un maximum d’éléments pour les réutiliser la prochaine fois. On a monté la décoration en trois jours. Pour tout ce qui est fabriqué en palettes recyclées, on a fait appel au Lieu multiple et canapés, chaises, mange-debout pouvaient être achetés par le public ! »
Rendez-vous dans deux ans pour le prochain Swing aux pâtures !