Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, est venue faire sa rentrée chez les Marcheurs du Loiret. Une occasion de les rassurer avant la vraie rentrée des députés début octobre et avant un calendrier parlementaire chargé et sans doute chahuté. L’élue n’est pas inquiète sur la capacité de la majorité à dégager des convergences.
Par Jean-Jacques Talpin
Première femme à occuper le « perchoir », Yaël Braun-Pivet a encore un mois devant elle avant de plonger dans le grand bain de la rentrée parlementaire prévue début octobre. D’ici là, elle rencontre les militants de Renaissance (ex-LREM) pour les galvaniser, les mobiliser et sans doute les préparer à des jours difficiles. C’est dans l’agglomération orléanaise, d’abord au lycée Maréchal Leclerc puis au centre de formation des Compagnons du Tour de France, qu’elle a fait sa petite rentrée entourée d’une garde rapprochée avec les députés Caroline Janvier et Anthony Brosse (et même Christophe Marion nouveau député de Loir-et-Cher) et du référent départemental Nicolas Bertrand. Le Loiret n’a pas été choisi au hasard : c’est un des rares départements où les députés sortants LREM ont été réélus (Stéphanie Rist et Caroline Janvier) tout comme le Modem Richard Ramos avec même le gain d’un député (Anthony Brosse dans le Pithiverais). C’est aussi un département marqué par la progression sensible du RN qui a décroché deux sièges.
« Ne pas agiter les peurs »
Comme présidente de tous les députés, Yaël Braun-Pivet ne critique pas la composition arc en ciel de l’Assemblée : « c’était invraisemblable qu’hier il n’y ait pas un seul député écologiste et très peu d’élus d’extrême droite. Aujourd’hui la nouvelle Assemblée nationale est représentative de la France et de ses fractures ». Pour autant, prise en étau entre l’extrême gauche et l’extrême droite, la majorité présidentielle « doit se remobiliser, aller sur le terrain à la rencontre des électeurs, montrer en quoi les propositions de nos adversaires ne sont pas crédibles. Et il faut surtout considérer les gens, les électeurs ». Face au RN « premier groupe d’opposition » la Présidente veut jouer une carte combattive : « il ne fait qu’agiter les peurs, il faut donc combattre ces élus sur le terrain des idées mais aussi aller à la rencontre de leurs électeurs qui se sentent abandonnés ou déconsidérés ».
Dans les prochain mois l’agenda parlementaire sera particulièrement chargé avec d’abord le vote du budget et l’engagement de grandes réformes comme celles de l’assurance chômage et des retraites. Certains craignent le chaos, une assemblée paralysée avec une majorité prise en otage par des groupes charnières comme celui des élus LR. Pourtant, Yaël Braun-Pivet n’est pas inquiète : « nous sommes en capacité de gouverner grâce à la solidité de la majorité présidentielle. L’Assemblée fonctionne, produit des lois sur le pouvoir d’achat et demain sur l’écologie, nouvelle frontière de notre politique ».
Ne lui parlez donc pas de dissolution, de 49-3 ou de paralysie. Elle croit au contraire « à des débats vifs mais ouverts, tolérants et respectueux ». Des mots optimistes que les militants locaux prennent pour argent comptant, eux qui attendent avant tout des actes et « une autre façon de faire de la politique » comme Emmanuel Macron s‘y était engagé en 2017.