Elle a pédalé pendant 24 Heures !

A 26 ans, la blésoise Eloïse Saillard vient de parcourir 510 km à vélo en solo lors des Vingt-quatre Heures du Mans vélo Skoda. Un beau défi pour cette jeune sportive passionnée.

Par Jean-Luc Vezon

Eloïse Saillard a appris à pédaler en peloton au sein de Vineuil Cyclotourisme.
Crédit Photo Maindru.

Pour donner un ordre d’idée, Eloïse a réalisé sur sa monture, sortie de l’atelier des Cycles Philippe à Blois, pas moins de 122 tours du circuit Bugatti (4,185 km). « En réalité avec les pauses, je n’ai roulé que 19 h 30 » assure avec modestie Eloïse qui concède qu’elle aurait pu rouler davantage. La dernière heure, elle est en effet restée au stand par crainte de l’accident.

Partie samedi 27 à 15 heures, elle aura en tout cas donné le meilleur d’elle-même réalisant une moyenne de 25,9 km et se classant 5ème femme femme dans la catégorie “solo” et 543ème au scratch, sur 580 équipes au départ.

Habituée des ultra distances (Blois-Toulouse en 2021, le Tour du Loir-et-Cher en deux jours en 2020), la jeune cycliste a minutieusement préparé sa performance : « J’ai effectué 3 ou 4 sorties par semaines depuis plusieurs semaines, le plus souvent seule ou avec mes amis cyclotouristes du club de Vineuil ». Pour affiner sa préparation mentale, Eloïse a aussi visionné les podcasts « Dans la tête d’un cycliste » du champion Arnaud Manzanini.

Ce travail préparatoire lui a permis d’accomplir la distance sans pépin physique. « Tout s’est bien passé. Le circuit est très roulant et j’ai le plus souvent roulé groupé ce qui m’a permis de bénéficier de l’aspiration. J’ai pu passer, sans encombre, la bosse Dunlop (7 % sur 200 m) dont la répétition me faisait peur » explique la jeune femme qui aura finalement seulement souffert des fessiers à cause d’une selle inadaptée pour un effort aussi long.

Pendant le raid, Eloïse n’a pas oublié de s’hydrater (eau/grenadine complétée de pastille de sodium) et de s’alimenter régulièrement (bananes, amandes, raisins et même des sushis). Une diététique parfaitement maîtrisée qui lui a permis de ne pas puiser dans ses réserves.

L’ambiance a également porté l’athlète installée à Bauzy près de Chambord. Au milieu des 2700 cyclistes répartis dans 580 équipes (de 2, 4, 6 ou 8 coureurs), Eloïse a trouvé l’émulation nécessaire bénéficiant de nombreux encouragement dont ceux des coureurs blésois du Blois Cyclo Sport. « Mes proches ont également joué un grand rôle. Sans eux, je n’aurais pas relevé ce défi autant physique que mental » insiste-t-elle.

Venue au vélo après avoir pratiqué le horse ball, Eloïse a trouvé dans « ce sport individuel qui se pratique en équipe » un moyen de se confronter à elle-même. C’est aussi une source de plaisir et d’équilibre pour cette titulaire d’un Master en écologique et développement durable qui se rend souvent à son travail à vélo avec son chien Syrah, un adorable Fox Terrier qu’elle promène dans un panier. « C’est mon Vélo Taff Canin (VTC) à moi » plaisante-t-elle.

Toujours mobilisée par le vélo ultra distance, Eloïse envisage désormais de parcourir les côtes française de Bray-Dunes à Saint-Jean-de-Luz, soit la bagatelle de 2000 km avant, qui sait, de revenir aux 24 Heures du Mans vélo pour améliorer la distance parcourue. Cette année, la lauréate Nathalie Baillon a pédalé 837 km en solo …

Eloïse en plein effort dans la célèbre bosse Dunlop du circuit Bugatti.
Crédit photo Françoise Planson.

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