Châteauroux sera olympique mais pas Lamotte-Beuvron

Gil Avérous, le maire de la ville, pourra hisser le drapeau aux cinq anneaux au fronton de l’hôtel de ville de Châteauroux : les épreuves de tir des JO de 2024 auront lieu sur son territoire. Pascal Bioulac, son homologue de Lamotte-Beuvron, ne pourra faire de même. Les épreuves d’équitation, possiblement en Sologne, se dérouleront dans le cadre autrement plus prestigieux du Château de Versailles.

Par Fabrice Simoes

Les stands de tir castelroussins recoivent régulièrement des épreuves internationales@FFTir

Châteauroux et Lamotte-Beuvron, faisaient partie des sites décentralisés en région Centre Val-de-Loire susceptibles de recevoir des compétitions lors des prochains Jeux Olympiques de Paris, en 2024. Las, dans l’affaire, si les Berrichons et leur Centre National de Tir ont obtenu gain de cause il n’en a rien été pour les Solognots et leur Centre National Équestre. Et ce n’est pas la distance entre les sites provinciaux et la capitale qui a fait la différence.

Pour Châteauroux, trois hectares c’est ce qui a permis d’être cité olympique ou pas. Il aura suffit de trois hectares de plus pour que le Centre-Val de Loire accueille les épreuves olympiques et paralympiques de tir sportif pour les JO de 2024. Initialement prévues en Île de France, il aura suffit de trois hectares de moins à la Courneuve pour que le comité d’organisation déplace les épreuves.

Ces compétitions auront finalement lieu sur les installations du Centre national de Tir, à La Martinerie, à Châteauroux. Entre le tir sportif et l’aviation, il ne faut pas jouer avec la cité castelroussine pour savoir qui c’est qui aura la … plus grande superficie : 3,5km pour la piste d’atterrissage et 80 hectares pour le centre de tir.

Venus du monde entier, plus d’un millier d’athlètes et entraîneurs viendront en Berry Sud à l’été 2024. Auxquels il faudra ajouter les journalistes, les visiteurs passionnés ou simples amateurs qui pousseront les portes de la capitale pour rejoindre la France des territoires souvent oubliés.

Un projet de centre national

C’est en 2015 que la Fédération Française de Tir (FFTir) a lancé son projet de centre national de tir sportif sur le domaine de La Martinerie, longtemps occupé par des installations militaires. Un gros chantier pour la fédération qui bénéficiait des 80 hectares disponibles pour réaliser un projet multi-disciplinaire qui aurait coûté pas moins de 40 millions d’euros depuis 2014, pour une participation de l’État de 2,5 millions d’euros, du Conseil régional du Centre-Val de Loire et du département de l’Indre. Rien que pour la construction du pas de tir couvert qui devrait accueillir les finales (700 places assises) 7 millions d’euros ont été nécessaires.

Depuis leur ouverture les installations ont démontré leurs qualité lors de compétitions internationales. En 2017, les championnats du monde de tir de vitesse, se sont déroulé, pour la 1er fois en France, à Châteauroux, tout comme la Coupe du monde de para-tir cette année. Après deux reports liés à la Covid, voilà quelques jours, se sont déroulés les championnats du monde de tir cible mobile. Les avis sont positifs et unanimes : « les pas de tir sont parfaits… »

L’obstacle était trop haut pour Lamotte-Beuvron

Les installations du château de Versailles sont démontables mais le cadre est fastueux@Paris 2024

A Lamotte-Beuvron, sur le site du parc national, siège de la Fédération de Sports Equestres, on fait quelque peu grise mine. Aussi candidate de la région Centre-Val de Loire pour recevoir des épreuves olympiques, celle de l’équitation, la ville n’a pas été retenue. A peine envisagée même. Les 400 hectares aménagés en Sologne n’ont pas pesé lourd face au cadre des jardins du château de Versailles. Le premier demandait certes des investissements mais rien de trop dispendieux. Par ailleurs, il avait le mérite de constituer un projet durable. Ce ne sera pas le cas pour Versailles dont les installations seront démontés à l’issue des compétitions olympiques. En Sologne, le site reçoit pourtant plusieurs milliers d’amateurs du cheval depuis plusieurs années, en juillet. Argument insuffisant pour compenser l’aura versaillaise.

Du côté de Lamotte-Beuvron, Auguste Pignard, l’emblématique héros du Collaro Show des années 1980, en a encore la tarte Tatin toute retournée.

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