Berry : des parents d’enfants inadaptés pour un modèle d’inclusion sociale et professionnelle

Depuis sa création en 1978, l’association saint-amandoise APEI n’a cessé de se développer en spécialisant progressivement les activités de chacun de ses établissements, dont les savoir-faire sont aujourd’hui reconnus aux quatre coins de la France. A la rentrée, c’est un atelier de couture qui va voir le jour.

Par Alexandra Adam

Photo APEI

C’est depuis le Centre de la France que le parcours des enfants différents s’écrit, grâce à l’engagement de plusieurs parents d’enfants inadaptés, bien déterminés à offrir un avenir professionnel à ceux qui ne pouvaient entrer dans les cases de la scolarité. L’établissement de service d’aide par le travail (ESAT) du Vernet industriel de Saint-Amand-Montrond, dans le Cher, est la première pierre de l’impressionnant édifice qu’est aujourd’hui l’APEI, l’Association des parents d’enfants inadaptés créée en 1978. A son commencement, elle ne comptait qu’une trentaine de travailleurs en situation de handicap. Quarante ans plus tard, ils sont près de 280 répartis entre l’ESAT et les deux entreprises adaptées que sont L’Artisanerie et Le Verdier.

Vers l’autonomie

Formées à l’entretien des espaces verts ou des locaux, à la blanchisserie, à la restauration, au cartonnage et à la sous-traitance industrielle, les personnes accompagnées en ESAT s’astreignent à la ponctualité, aux contraintes professionnelles et découvrent les gestes techniques de leur futur métier. Le parcours est plus ou moins long en fonction des difficultés de chacun mais tous ont un objectif commun. « Quand ces connaissances de bases sont acquises en ESAT, l’adulte en situation de handicap peut intégrer une entreprise adaptée et obtenir le statut de salarié handicapé », développe Eric Camus, directeur général adjoint. En retrouvant son autonomie, il quitte ainsi le secteur du médico-social. « Ce parcours est un moteur pour intégrer, à terme, le milieu ordinaire du travail », complète à son tour Julien Bianchetta, directeur général depuis janvier 2020.

Julien Bianchetta Eric Camus Photo Alexandra Adam

Une centaine de personnes accueillies en foyer

L’insertion professionnelle n’est pas la seule mission que cette association reconnue d’intérêt général assure. Elle accueille aussi 105 personnes dans des types de foyers qui varient en fonction de leur degré d’autonomie. Ils sont notamment localisés à Saint-Amand et Saulzais-le-Potier. Dans les foyers traditionnels, les résidents sont accompagnés pour effectuer les tâches du quotidien. Au fur et à mesure que celles-ci sont acquises, ils peuvent rejoindre des foyers dans lesquels ils seront davantage autonomes. Les demandes viennent de toute la France, « parce que les parents veulent construire pour eux un projet de vie et un projet professionnel qui correspondent aux attentes de leurs enfants », souligne le directeur général. Avant même d’atteindre la majorité absolue, certains jeunes suivis en Instituts médico-sociaux (IME et IME PRO) peuvent solliciter des stages de découverte professionnelle dans le cadre du projet ETAPES porté par l’association.

Aux jeux 2024

Près de 84.000 partenaires suivent et accompagnent cette aventure qu’ils ont contribué à financer en confiant des heures de travail aux entreprises adaptées et à l’ESAT. Et cette confiance continue de porter l’action de l’association. Après avoir développé son propre éco-label commercialisé sous la marque « Econature », l’APEI emmènera ses résidents aux Jeux 2024 de Paris pour qu’ils assistent aux épreuves olympiques d’athlétisme, de gymnastiques et de tennis. Mais avant, un city stade inclusif va sortir de terre pour offrir un espace de rencontre entre habitants du lotissement des Séjots et résidents des foyers Bernard-Fagot, dont un certain nombre pratique le sport adapté à haut niveau. Un autre projet s’apprête à voir le jour dans l’enceinte de l’entreprise adaptée L’Artisanerie. Un atelier dédié à la couture et à l’entretien de vêtements techniques y a été créé. Trois postes sont d’ores et déjà à pourvoir pour un début d’activité espéré en septembre prochain. Mais Julien Bianchetta l’assure, dans l’association, « ce n’est pas le temps qui compte, c’est la pérennité des savoir-faire acquis qui mènent vers l’autonomie ».

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