Association orléanaise vouée à favoriser l’accès à la lecture et à l’écriture, Chapitre 2 reçoit en don de la part de particuliers des livres qu’elle commercialise dans sa librairie associative afin de financer ses actions – ateliers et rencontres en milieu scolaire et accompagnement de projets littéraires. Ainsi recueilli lors d’une collecte de livres, le carnet de croquis par un artiste orléanais anonyme du XIXe siècle attire l’attention de Raphaëlle Drouhin, membre de l’association, mais aussi documentaliste au musée des Beaux-Arts d’Orléans. Il lui apparait immédiatement que, par sa nature, cet ouvrage ne saurait connaître le même « recyclage » que les livres de secondes mains. Chapitre 2 juge ainsi, à juste titre, qu’il a probablement plus à sa place dans une collection publique locale.
Par Jean-Dominique Burtin
Orléans, Musée des beaux-arts © Mehdi Korchane
Une action conjointe de Chapitre 2 et du Musée d’Orléans
Aujourd’hui, Aline Baudu, directrice de projet de l’association Chapitre 2, se félicite de la perspicacité de Raphaëlle Drouhin et de l’intérêt de Mehdi Korchane, responsable du cabinet des arts graphiques des musées d’Orléans qui a recherché l’histoire de ce carnet. Il a permis que cet ouvrage de 21 cm X 12,5 cm, daté de 1836 à 1840, composé de trente-deux feuillets comportant des œuvres (crayon, graphite, pierre noire et aquarelle) puisse rejoindre et enrichir les collections graphiques du musée des beaux-arts orléanais.
Mehdi Korchane explicite le contenu du carnet
« Le contenu disparate du carnet est conforme à l’usage polyvalent de cet objet portatif destiné à recueillir croquis sur le vif, projets, notes et pensées diverses. Catégorie la plus représentée dans les trente-deux feuillets, celle des dessins sur le motif décline notamment des vues d’Olivet, de La Chapelle-Saint-Mesmin, de Beaugency, ainsi que des relevés d’édifices de la ville de Blois, tous datés de 1836 ou 1837.
Un croquis d’après La Résurrection du Christ de Joseph Marie Pierre indique par ailleurs que l’auteur fréquente le musée d’Orléans. Si la qualité du dessin trahit un élève plutôt qu’un artiste accompli, son intérêt documentaire justifie son intégration dans les collections graphiques du musée des Beaux-Arts où il rejoindra la série de carnets de croquis topographiques de Charles Pensée (1799-1871), celui de François Salmon (1781-1855), ainsi que l’ensemble de dessins de paysages de l’Orléanais par Gabriel Rabigot (1753-1834).
Outre ses vues de l’Orléanais, le carnet contient des croquis de costumes ainsi que deux marines exécutés au cours d’un voyage en Loire-Atlantique en 1840, localisés à Saint-Nazaire, Paimboeuf, Le Croisic, Guérande, présentant de fait un possible intérêt pour la connaissance ethnographique de cette région au milieu du XIXe siècle. »