Réouverte depuis le 2 juillet 2022, la Fondation du doute, à Blois, a renouvelé ses collections, modifié sa scénographie, et ajouté de nouveaux espaces. En attendant de célébrer en septembre 2022 les 60 ans du mouvement Fluxus.
Par Jean-Luc Bouland
A Blois, la Fondation du doute a décidé de célébrer les 60 ans du mouvement Fluxus en plusieurs fois. Par étapes, diront certains, ou par paliers ironiseront quelques petits malins, inspirés par l’escalier Denis Papin qui depuis le 2 juillet 2022 “rend hommage à l’un de ses chefs de file, Georges Maciunas, et à toutes les expressions artistiques nées de l’inventivité de ses artistes : musique-action, happening, eat art, Mailart, ar vidéo, etc“. Tout un programme est en marche pour atteindre son apogée le 24 septembre, lors des célébrations officielles de cet anniversaire qui, n’en doutons pas, si l’on peut dire, ne manquera pas de couleurs.
Les premières a être affichées sont celles proposées dans la cour de la fondation, sous un chapiteau abritant les 40 drapeaux de Ben Patterson, réalisés en 1989-1990, “en hommage à 40 artistes Fluxus et proches de Fluxus“. Ce pavillon éphémère occupera les lieux jusqu’au 27 aout, est en entrée libre du mardi au dimanche de 14h à 18h30, et abrite aussi un atelier créatif animé par Camille Paillou “invitant le public à réaliser un drapeau autour d’un détournement, d’une appropriation, d’un jeu avec le logo Fluxus (personnage tirant la langue)“.
A l’intérieur des bâtiments de la fondation, jouxtant l’école des beaux-arts, la visite sur les deux étages a entièrement été rénovée, proposant une scénographie presque plus classique (ne vous y fiez pas) pour nous présenter ce qu’est Fluxus. Né dans les années 60, ce mouvement international est ainsi illustré sur deux niveaux par les prêts des collections de Ben Vautier, de Gino di Maggio (Fondazione Mudima) et Caterina Gualco. Soit plus de 300 oeuvres et documents répartis tout au long d’un parcours aussi ludique que créatif, “dédié à la participation du public” qui pourra tester sa créativité, et apprécier celle des plus de 40 artistes ayant contribué à cette scénographie interactive. Entre symphonie pour marteau et portières d’auto, que n’aurait pas désavoué Erik Satie, mail art et autres questionnaires impertinents, il y a de quoi amuser petits et grands, nom d’un pois chiche.
Après la visite, une halte au Fluxus café s’impose, ne serait-ce que pour jeter un œil à la librairie, envoyer une carte dûment estampillée, ou, mieux encore, commander au bar quelques boissons locales des plus affriolantes pour le goût et l’esprit, qui n’est pas là pour se reposer. “Entièrement habillé par les œuvres de Ben, le café est le Centre Mondial du questionnement“, nous préviens la fondation, “c’est à dire le lieu des interrogations partagées sur tous les sujets“.
Si après cette visite vous vous demandez encore “Qu’est-ce que l’art“, le mieux est que vous y reveniez un autre jour, avec des amis, pour approfondir le sujet. Tiens, par exemple, le 24 septembre, pour les 60 ans de Fluxus. Ben sera là en personne pour vous donner des non-réponses en forme de fausses questions, et vous inviter à le suivre dans le Fluxtours de Blois, avec banquer offert par Bye Bye Peanuts. Ce serait dommage de manquer cela…
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