Cyclotourisme : le coup de pédale du Département du Loiret

Conviée par le Département à une quatrième balade à vélo, la presse locale a pu apprécier les aménagements, en cours et à venir, de la nouvelle voie verte qui longera le canal d’Orléans pour rejoindre en aval, la fameuse Loire à Vélo, et en amont la Scandibérique. L’occasion de confirmer le potentiel « fluvestre » et cyclotouristique du Loiret. Un potentiel qui devra s’accompagner d’une offre touristique dynamique dont les communes devront s’emparer.

Par Estelle Boutheloup

Pour l’heure la voie roulante n’est pas toujours très confortable (passages étroits ou herbeux, rustines de gravillon sur ornières…) mais elle est tout à fait empruntable. Le beau ruban de 70 km qui fera corps avec le canal d’Orléans, entre Chécy et la confluence des trois canaux à Châlette-sur-Loing, c’est pour 2025 dans sa totalité. Patience donc… « Un investissement de 15 millions d’euros pour la création de cette troisième voie verte avec un cheminement roulant de 2,50 m, des passages sécurisés et l’aménagement d’aires de repos », explique Yves Bergot, responsable du Service canaux et Environnement au Conseil départemental du Loiret. Une première section entre Buges (Châlette-sur-Loing) et Chancy (Presnoy) est en travaux. En 2023, ce sera entre Chécy (Pont Auger) et l’écluse de Vitry-aux-Loges. Une écluse dont la restauration a pris fin en mai dernier : « elle ne fonctionnait plus depuis 68 ans ! Les travaux ont été lancés après les inondations de 2016, avec la pose d’un nouveau clapet de 6,5 tonnes en amont qui, en cas de crue, se lève et permet une évacuation plus importante de l’eau. » Coût de l’opération : 1,54 millions d’euros financés par le Département.

Animations : la balle dans le camp des communes
Onze kilomètres plus loin, dans l’ambiance champêtre et boisée de la forêt domaniale d’Orléans, étape à Fay-aux-Loges. Le temps de rappeler que le Département à fait l’acquisition, dans le cadre de l’achat du domaine du canal d’Orléans en 2021, de 23 maisons éclusières, de bâtiments, et de divers terrains de loisirs dont, ici, la parcelle de l’ancien camping (28 000 m2). Autant de patrimoine à valoriser pour animer la future véloroute. Pour cela un appel à projet a été lancé pour faire vivre le canal et offrir services et animations aux cyclotouristes : restaurations, guinguettes, loisirs de plein air, activités culturelles… « Nous vous apportons un vecteur touristique mais ce sont aux communes et communautés de communes de faire vivre ces projets et de s’emparer de leurs activités, a prévenu Marc Gaudet, Président du Conseil départemental du Loiret. Le cyclotourisme est un tourisme consommateur. Il faudra que ça suive avec des chambres et tables d’hôtes, de la restauration, du camping… » Un vrai défi pour Frédéric Mura, maire de la petite commune et président de la Com’Com des Loges. « En période estivale, les habitants sont en vacances et il y a peu de manifestations. Les associations avec qui nous travaillons beaucoup ne fonctionnent plus, ça reprend dans les derniers jours d’août. »

Passé les travaux du déversoir de Mardié (restauration du radier), Combleux, la ravissante. Au bord du canal, la maison éclusière de l’Embouchure a trouvé animations à son pied. Son projet a été accepté par le Département. Ouverte du mercredi au dimanche, midi et soir, elle propose, dans une ambiance guinguette, boissons, restauration et navigation l’été sur le canal jusqu’à Mardié (sur le bief d’Orléans en mai et juin). « Nous donnons l’autorisation à la navigation, mettons le bien à disposition mais les porteurs prennent le coût des activités à leur charge », précise Charlotte Durand, chef de projet « Le Loiret au fil de l’eau ».

Devenir le premier département vélo
Si le rachat du canal d’Orléans en novembre 2021 pousse le Département dans une restauration active qui doit enfin achever le « Triangle d’eau » Montargis-Briare-Orléans (nouvellement baptisé « Le Loiret au fil de l’Eau »), il doit aussi répondre à l’essor ultra rapide du slowtourisme et du tourisme « fluvestre » (mot valise de fluvial et terrestre). C’est ce qu’il fait depuis 2010 avec 223 km d’itinéraires cyclables aménagés et une nouvelle enveloppe votée pour les véloroutes de 4,5 millions d’euros. De quoi se hisser, à l’image du Centre-Val de Loire en France, premier département vélo de la région ? « Nous allons le devenir, répond Marc Gaudet. La Loire à Vélo a été le premier vecteur il y a dix ans et il y a maintenant la montée en puissance de la Scandibérique. Le canal d’Orléans est un itinéraire à haut potentiel touristique qu’il faut arriver à jalonner d’activités. Sans oublier la possibilité de développement des trajets domicile-travail entre Fay-aux-loges et Orléans. »

Renforcer équipements et services
Avec des retombées économiques de 6,8 millions d’euros (30 000 €/km aménagé/an) sur l’ensemble des pratiquants, le territoire surfe sur un tourisme vert à forte valeur cyclotouristique ajoutée même si quelques équipements sont encore à aménager sur les itinéraires : « comme la signalisation, les toilettes et points d’eau ou encore des box pour permettre aux vélotouristes de poser et de mettre leurs affaires en sécurité, explique Julien Aubrat, directeur-adjoint de Tourisme Loiret. Des enjeux de services et mais aussi d’expériences de visite sont encore à améliorer : que vivre sur cet itinéraire entre Orléans et Montargis ? »
Idées et dynamisme sont certainement à prendre chez les acteurs touristiques fixés le long de la Loire à Vélo, comme Les Jardins de Roquelin à Meung-sur-Loire, intégrés à la Route de la Rose, le château de Meung-sur-Loire, qui vient de retrouver ses façades polychromes. Mais aussi l’expérience numérique immersive au château de Beaugency, ou encore les curiosités nature des îles de Loire et des Eaux bleues de Tavers. Tout un programme.

A lire aussi: [Publi] Canal d’Orléans, l’atout du Département du Loiret pour développer le tourisme fluvestre

^{Photo de Une Estelle Boutheloup}