Le choix du groupe de cosmétique de luxe d’implanter un nouveau site de production près de Vendôme est une bonne nouvelle pour l’économie loir-et-chérienne. Elle pose aussi la question de l’attractivité de l’agglomération blésoise.
Par Jean-Luc Vezon
L’entreprise de cosmétiques de luxe n’implantera pas son 2e site à Blois
Territoires Vendômois a décidément le vent en poupe. Après les deux centres de production des ateliers Louis Vuitton implantés quartier Rochambeau et sur la zone d’activité du TGV (600 emplois au total à terme), c’est désormais le groupe cosmétique Sisley, présidée par Philippe d’Ornano, qui a choisi le Vendômois. Représentant un investissement de 35 M€, le chantier de cette nouvelle usine sera lancé en avril prochain.
Présence de foncier, proximité du TGV, politique réactive pro entreprise … la communauté d’agglomération est devenue une référence en matière de développement économique. Avec comme corolaire, un taux de chômage parmi les plus bas du pays et le plus faible de la région (5,5 %).
On doit notamment cette arrivée à l’ex député UDI Pascal Brindeau qui a su nouer des liens avec Philippe d’Ornano dès avril 2021 lorsqu’avec Magali Royer, vice-présidente de Territoires Vendômois en charge du développement économique et son collègue député Nicolas Forissier, il a visité le site de Blois dans le cadre de la campagne des élections régionales de 2021.
Xavier Garnavault directeur de l’attractivité économique de la communauté d’agglomération a fait le reste en proposant du foncier à l’entrée du parc technologique. Deux lots, un de 13 hectares pour le bâtiment de production et un autre de 2,5 hectares pour le parking sont proposés à l’ETI. Le projet de cette nouvelle unité emploiera 200 à 250 salariés à l’horizon 2030, l’ouverture étant prévue en 2025.
Sisley recherchait un second site pour répondre à son développement prévu dans son plan stratégique qui envisage un doublement de ses productions d’ici dix ans, ce qui induit le doublement de ses infrastructures et de ses équipes. Selon l’entreprise, le site vendômois produirait les mêmes gammes de maquillage et de soins que celui de Blois.
La question d’une seconde sortie d’autoroute posée
Dans ce dossier, le grand perdant est l’agglomération blésoise où existe déjà une unité de production Sisley via sa filiale Francos, située rue des Mardeaux à Villebarou. (1) Celle-ci a été dans l’incapacité de répondre à la sollicitation de l’entreprise par manque de foncier. L’hypothèse d’une implantation à Blois avait été évoquée avec Agglopolys, mais le terrain proposé de 15.000 m2 n’avait pas la taille suffisante pour Sisley.
Pour de nombreux acteurs économiques, la nécessité d’une seconde sortie d’autoroute avec la venue d’un nouveau parc d’activité apparait donc comme une nécessité pour l’agglomération blésoise. Rare collectivité de cette taille à ne disposer que d’une sortie, Blois connait en outre un engorgement aux abords de la jonction avec l’A10. Concentré au nord-est, son développement est en outre limité aux zones d’activités dont les capacités foncières sont proches de la saturation.
Le projet soutenu notamment par la CCI 41, le département, les organisations professionnelles et de nombreuses entreprises se heurte toutefois au refus farouche et répété du maire de Blois et vice-président de la région, Marc Gricourt, ainsi que des écologistes et suscite peu d’entrain du côté de la gouvernance d’Agglopolys. La réindustrialisation et ses nouveaux emplois industriels pourront-ils s’en passer ?
(1) 250 salariés sur 21.000 m2.
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