Eau potable à Orléans : circulez y’a rien à voir !

Le débat sur le nouveau contrat de distribution de l’eau à partir de 2024 n’aura pas lieu. La ville très satisfaite de son réseau a déjà tranché : elle renouvellera le mode de gestion privée. Pas question donc d’une régie municipale. Quant à la Fac de médecine avec Zagreb, les débuts sont plus que laborieux.

Par Jean-Jacques Talpin

L’eau potable restera privée à Orléans. Photo Magcentre

La ville se porte bien, très bien même ! Loin des discours apocalyptiques bien utiles répétés ces dernières années pour expulser Olivier Carré de son fauteuil de maire, l’argentier Michel Martin dresse un bilan financier mirifique : baisse de la dette, autofinancement important, niveau d’investissements records (44 millions, le double de Tours). Des chiffres qui poussent aussi Serge Grouard, Florent Montillot et Charles-Éric Lemaignen à rivaliser de qualificatifs sur la gestion financière de la ville. Mais le véritable « débat » du conseil municipal de jeudi portait -aurait dû porter- sur le renouvellement des contrats de distribution d’eau potable à partir de 2024. Certes la Métropole a la main sur cette question même si chaque commune doit décider de son monde de gestion : régie municipale (service géré en direct par la Ville) ou Délégation de Service Public (DSP) avec un opérateur privé. C’est cette option qu’a choisie Orléans en 2012 en se reposant sur le groupe Suez. On nous promettait un débat, l’association Eau Secours Orléanais 45 faisait pression pour que la population soit associée au choix. Mais de débat il n’y en aura pas car la ville a déjà choisi – comme les autres villes de la Métropole – la continuité en s’appuyant sur une DSP.

Eau de gauche, eau de droite ?

« A Orléans le service fonctionne bien, explique Serge Grouard, en quantité mais aussi avec une excellente qualité et avec une bonne gestion de la ressource. » Il est vrai que les prix ont baissé de 29% en 2012 avec la DSP actuelle qui a également accepté une « tarification sociale ». « Qu’est-ce que l’on veut de mieux ? », s’interroge le maire pour qui le débat n’a pas lieu d’être. Ce sera donc une DSP avec un partenaire privé. Jean Philippe Grand (EELV) comme Baptiste Chapuis (PS) ont regretté, mollement, ce choix en rappelant que « c’était le moment de s’interroger sur le modèle car l’eau est un bien commun qui doit pouvoir rester dans le giron public ». Mais pas question pour la ville de « céder à un choix idéologique » : la plupart des villes de gauche en régie, celles de droite en DSP avec quelques exceptions cependant comme Chécy, Chanteau et Bou également en DSP. Le mode de gestion ne serait pas non plus déterminant sur le prix de l’eau. Si les communes sont libres de choisir leur mode de gestion, une DSP unique devrait cependant être organisée pour les communes candidates (Orléans, Ormes, Olivet, Mardié, Chécy, Bou, Saint-Jean-le-Blanc, Saint-Denis-en-Val). Cette DSP unique pourrait permettre de « massifier » la commande donc de faire baisser les prix avec un objectif : faire converger les prix de l’eau entre ces communes. Même si Serge Grouard à prévenu : « pas question que le bon élève orléanais paye pour les mauvais élèves… ».

Faculté croupion ?

On attendait aussi un débat sur la faculté de médecine de Zagreb. Un premier concours de recrutement a été organisé avec seulement 7 candidats admis. Bien loin des 50 annoncés même si un second concours est prévu pour le 13 juillet. « Mais il n’y a pas de minima, a répondu Florent Montillot à Baptiste Chapuis, quel que soit le nombre d’étudiants reçus, la Faculté fonctionnera. » Tout comme l’association Loire&Orléans en Santé que la ville a monté avec les conseils départementaux du Loiret et d’Eure-et-Loir (le Cher s’est retiré) pour apporter des services de « cours du soir » aux étudiants en médecine. L’association est désormais formée malgré l’absence de la gauche qui la boude pour faute d’informations suffisantes.

Un maire anti culture ?

De même, le dossier avorté des « vinaigreries » est revenu une fois encore dans le débat. Adieu le projet trop couteux d’un pôle culturel avec ateliers d’artistes, place désormais à des « logements très qualitatifs » (il existerait donc des logements non qualitatifs ???). « C’est un site enclavé, difficile », rappelle Serge Grouard pour qui « il n’y a pas besoin d’ateliers d’artistes alors que nous avons au contraire besoin de logements en centre-ville ». Baptiste Chapuis qui veut requalifier la friche y aurait bien vu la maison des associations ou un musée de la Loire. Mais le débat est clos pour Serge Grouard qui refuse par avance une image de « maire anti-culture ». Il rappelle que la ville a dans ses cartons un projet de réhabilitation du conservatoire (un bâtiment de la Caisse d’Épargne va être acheté pour étendre les locaux), un projet de construction de l’Astrolabe 2 et la réhabilitation du Musée des Beaux-Arts (11 à 15 millions). « Ça c’est du lourd », se félicite le maire qui peut bien faire oublier d’autres échecs culturels comme l’abandon du festival de Jazz ou les Vinaigreries…

Commentaires

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  1. Donc je pourrais remplir ma piscine et arroser mon Green sans surplus. Je remercie le quidam moyen qui paie son verre d’eau ou sa douche au même prix que les 60000 m3 d’eau de remplissage de ma piscine … et le Green autour !

  2. Le modèle économique qui convient le mieux a bon nombre d’artistes-auteurs des Arts visuels est celui du “logement-atelier” qui évite l’addition de deux loyers, la multiplication de charges fixes(Téléphone-Internet-Electricité-assurances, etc…)
    Si Monsieur le Maire voulais bien élargir un tout petit peu sa vision des choses, il suffirait d’intégrer une vaste pièce de travail à un minimum habitable pour créer un atelier d’artiste, demande qui était encore faite récemment par plusieurs artistes notoires d’Orléans au moment du Salon des Artistes Orléanais et transmises à William Chancerelle qui en a pris bonne note… des artistes voulant s’implanter à Orléans, ou artistes d’Orléans n’ayant plus d’ateliers…
    Le problème n’est pas pris dans sa globalité, et c’est bien “dommage” de vouloir opposer les deux: les artistes postulants ou intéressés ne souhaitent pas priver quiconque d’un futur logement !
    Pourquoi opposer logements et ateliers d’artistes ? il faudrait faire les deux, en créant par exemple, 1 à 5% de locaux “mixtes” à loyers raisonnables qui répondraient à cette demande spécifique sans compromettre la volonté de la ville de créer des logements nouveaux… et si ces locaux mixtes ne sont pas pris par des artistes, cela pourrait convenir à tout autre profession libérale…
    Pris tel qu’il est, on crée un faux problème, en opposant des logements dits “normaux” à des logements-ateliers, ou ateliers-logements destinés à des professionnels en exercice libéral, ce qui est le cas de la majorité des artistes auteurs…
    Les artistes-auteurs sont des acteurs économiques comme les autres: ils ont des revenus, ils consomment, paient la TVA, votent… pourquoi “ghettoïser” ces professions?
    Engagé dans la voie artistique depuis 49 ans, ainsi que dans plusieurs associations d’artistes “honorablement reconnues” par les pouvoirs publics, ayant longtemps représenté la profession de sculpteur au niveau régional et national, je suis toujours étonné de la méconnaissance d’une partie du monde politique, vis à vis de nos professions…
    Chaque profession a besoin d’un local professionnel adapté… c’est tout!
    L’Humanité ne se compose pas de 99,9% d’humains “non créateurs”d’un côté et 0,1% d’artistes de l’autre…tantôt choyés, tantôt ignorés…

  3. A défaut du projet des vinaigreries, des ateliers et des lieux d’exposition pour des artistes plasticiens sur l’agglo d’Orléans manquent toujours cruellement. Une ville ne peut pas être attractive et dynamique sans artistes (et étudiants) en centre ville et dans l’agglo surtout lorsqu’il s’agit de la capitale régionale et que les étudiants de l’ESAD s’en vont une fois leurs études finies. Vivement une politique culturelle du XXIème siècle à Orléans !

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