Ce mercredi 22 juin, l’hémicycle du Conseil Régional accueillait les Assises de la vie associative en présence du président de région, François Bonneau et de la Préfète de région, Régine Engström. Plus d 180 participants du monde associatif régional étaient présents pour cette journée d’échange et de travail en ateliers à l’issue d’une période marquée par la crise sanitaire.
Par Gérard Poitou
L’accueil des participants aux Assises du Monde Associatif par Régine Engström, préfète de Région
Le monde associatif en région, c’est plus de 50.000 associations dont 6.000 emploient plus de 60.000 salariés soutenus par près de 500.000 bénévoles. Au delà de ces chiffres, la place et le rôle social des associations a été particulièrement mis en évidence par la crise sanitaire.
Organisée par le Mouvement Associatif, cette journée était d’abord l’occasion de faire le bilan de la crise Covid qui a durement impacté le monde associatif dans le domaine du sport de la culture ou de l’action sociale. Ce fut aussi l’occasion de présenter la Charte d’Engagements Réciproques, modèle destiné à réguler et organiser les relations entre le monde associatif et ses partenaires que sont l’état et les collectivités. Une partie de la journée bien remplie fut aussi consacrée à des ateliers sur des thèmes comme la transition écologique, l’inclusivité et l’égalité, le modèle économique ou le bénévolat.
François Millien Président du Mouvement Associatif
Retour sur cette journée avec François Millien, Président du Mouvement Associatif Centre Val de Loire.
Magcentre: Quel bilan tirez-vous de cette journée ?
François Millien: Un des objectifs de cette journée était de faire un point sur la situation post pandémie. Ce matin dans la présentation, nous avons pu voir que, si sur la situation économique et sur l’emploi nous avons des données précises car référencées, la question du bénévolat reste très difficile à évaluer. Il y a eu une prise de risque sur la mobilisation des bénévoles, leur action étant devenue très compliquée à certaines périodes, nous avons eu une situation de “stop and go” pendant deux ans et les sportifs savent que c’est ce qu’il y a de pire ! Nous sortons de cette période (pas tout à fait puisque nous avons une nouvelle alerte épidémique), avec une grande perplexité sur l’engagement bénévole même si le désir d’engagement bénévole reste très présent dans les populations. On sait qu’un certain nombre de jeunes ont découvert à travers cette période du covid, l’intérêt qu’il peut y avoir pour l’individu à trouver dans ces engagements bénévoles un moyen de s’affirmer dans son authenticité au delà de toutes les catégorisations du monde professionnel. On sait que les jeunes ont envie de s’engager mais il faut que nous ayons une réflexion pour rendre plus adaptables nos pratiques encadrées par cette loi de 1901 constitutive de nos associations. Ce fut un de nos thèmes de travail aujourd’hui.
MC: Quelle place occupent aujourd’hui les associations ?
FM La place des associations n’a pas changé. Dans le projet de fondation de la IIIe République qui incarne le projet républicain de notre pays, dès l’origine il y a cette loi de 1901 qui confère au phénomène associatif un mode de collaboration entre les individus dans un esprit citoyen. L’association qui est réglementée et codifiée a donc des devoirs et des droits, c’est la singularité de notre république sociale qui conçoit la solidarité non pas comme extérieure à l’individu mais comme le premier “solidaire”, c’est à dire chacun d’entre nous dans sa capacité de s’associer avec d’autres dans des projets qui dépassent l’intérêt de sa propre personne.
MC: Quelle importance accordez-vous à cette Chartes d’Engagements Réciproques dont il fut question aujourd’hui ?
FM Cette charte est le renouvellement d’un exercice qui a déjà réuni l’Etat et le monde des associations à travers le Mouvement Associatif National. Cette charte nous l’avons parcourue dans ce qu’elle représente à travers la multiplicité des formes possibles, cette charte est un canevas qui met à disposition des termes actualisés dans l’actualité de 2022 pour les collectivités territoriales et les responsables associatifs afin de nouer un mode relationnel qui soit évalué et revisité régulièrement. C’est à la fois un texte, une prise de position, un engagement mais aussi une boite à outils qui permet d’évaluer une ambition partagée. Nous avons eu aujourd’hui un atelier qui a permis de travailler entre collectivités et monde associatif sur des exemples concrets. Cette charte est un processus où l’on co-construit un modèle de partenariat que l’on formalise à travers cette charte.
MC: Comment évaluez-vous le travail en atelier ?
FM: Une grande dynamique ! plus de 180 inscrits et les ateliers ont fait le plein avec une forte participation. Le monde l’association, c’est aussi le monde de la revendication, le monde qui imagine demain, qui dépasse les quantificateurs habituels, qui innove, qui s’interroge, qui remet en question parce que l’association est le lieu où l’on peut expérimenter. L’association, c’est le lieu de la plasticité de la possibilité de renverser la table de temps en temps, mais aussi le lieu de l’apprentissage aussi. J’apprécie donc ce retour vigoureux des associations que l’on a déjà perçu durant la période du Covid, parce que le monde de l’association ne s’est pas laissé abattre alors que les mesures sanitaires étaient très contraignantes, ce monde est resté mobilisé. On a vu une chaine vertueuse entre les acteurs associatifs pour pouvoir se soutenir mutuellement, et aujourd’hui on peut constater que les adhérents sont de retour comme les bénévoles et les salariés mais en innovant encore avec de nouveaux modes de travail ensemble.