La région Centre-Val de Loire semble être la préférée des jeunes médecins mais uniquement pour s’y rassembler et discuter et non pour venir y exercer. Après le Congrès des internes en médecine générale à Tours, les 24 et 25 février derniers, ce sont les généralistes tout nouvellement installés ou encore remplaçants qui se sont réunis les 16 et 17 juin au Centre des congrès d’Orléans.
Par Jean-Paul Briand
Les 10 èmes Rencontres nationales organisées par REAGJIR (Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants), présidé par la Docteure Agathe Lechevalier, ont réuni plus de 150 jeunes médecins afin d’échanger sur leurs besoins et leurs attentes et plus particulièrement sur leur formation continue.
Séduire les médecins
Deux personnalités sont venus leur parler afin de les séduire en ces périodes électorales : Serge Grouard, le maire d’Orléans et Marguerite Cazeneuve, l’actuelle directrice déléguée de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam).
Après avoir rappelé que « dans le Loiret, 150 000 personnes n’ont pas de médecin traitant », le maire d’Orléans a fait de la retape pour sa cité, défendu son projet d’alliance avec la faculté de médecine de Zagreb à 12 000€ l’inscription et rappelé son long combat pour obtenir un CHU et une faculté de médecine dans sa ville.
La numéro deux de la Sécu, ancienne du cabinet de conseil McKinsey et qui a piloté le programme d’Emmanuel Macron sur la santé lors de la dernière campagne présidentielle, a évité la question qui fâche les jeunes docteurs : celle de limiter la liberté d’installation. Elle a certifié que « l’un de nos objectifs sera d’identifier, avec vous médecins, tout ce qui peut vous soulager du temps administratif » et a vanté l’engagement gouvernemental pour l’optimisation du travail médical en favorisant la formation et l’embauche de plus de 3000 assistants médicaux.
En septembre le long marathon des négociations de la nouvelle convention qui régit les rapports entre la Sécurité Sociale et les médecins libéraux débute. L’attractivité à l’installation dans les zones en désertification médicale passe forcément par l’amélioration des conditions de travail et donc l’aide à l’embauche d’assistants médicaux. Il n’est pas certain que cela suffise pour les jeunes médecins candidats à l’installation. Ils ont d’autres attentes, telles que le renforcement des politiques de prévention, le conventionnement des remplaçants, les transferts et délégations de tâches aux para-médicaux, etc.
Il n’est pas certain que leurs revendications soient prises en compte, d’autant que leur structure ne fait pas partie des organisations syndicales représentatives appelées à la table des prochaines négociations conventionnelles…
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