En Loir et Cher, la majorité présidentielle n’aura pas trois députés à l’Assemblée nationale. Si Marc Fesneau (MoDem) et Christophe Marion (Territoires de Progrès) l’emportent, le candidat RN Roger Chudeau conquiert la 2e circonscription. Un succès historique pour l’extrême droite.
Par Jean-Luc Vezon
Il n’aura finalement manqué que 760 voix à la candidate Ensemble ! Emmanuel Chaplaut (49,93 %) pour l’emporter sur cette circonscription de Sologne-vallée du Cher qui avait désigné Guillaume Peltier à la députation en 2017. Ironie du sort, désormais tombé dans les oubliettes de l’histoire électorale, le héraut « des milieux de cordées » cède sa place au candidat du RN, Roger Chudeau (51,07 %). Ses électeurs ont reporté leurs voix sans vergogne sur le transfuge filloniste, que l’on dit très proche de Marine Le Pen. Un désaveu cinglant pour le Rastignac de Sologne dont les mauvaises langues disent qu’il se verrait bien sur le trône du parti zemmourien.
Sur le Vendômois, le maire centre gauche de Saint-Ouen et 4e vice-président de Territoires Vendômois, Christophe Marion (55,21 %), transforme l’essai avec une victoire sans appel face à la conseillère régionale Marine Bardet (44,79 %), candidate du RN. « Je suis effaré par le score du RN même si j’avais ressenti le mécontentement de l’électorat. Le front républicain a vécu » déclarait à Magcentre celui qui est encore délégué général du comité des travaux historiques et scientifiques.
Ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, conserve son siège avec 56,47 % des voix. 4 643 voix le sépare de l’Insoumis et informaticien Reda Belkadi dont on s’accorde à dire qu’il a fait une bonne campagne. Pourtant bien implanté sur les terres socialistes blésoises du tandem Gricourt-Degruelle, on notera cependant son score décevant sur la ville centre (48,02 %) où la participation dépasse à peine 44 %. « La coalition a fait une belle campagne. Nous resterons mobilisés pour défendre le pouvoir d’achat, les services publics ou la retraite à 60 ans » déclarait Reda Belkadi.
Dans les salons de la préfecture ce 19 juin, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau ne cachait pas sa déception malgré sa réélection : « La mandature sera difficile. Chacun devra prendre ses responsabilités pour faire avancer notre pays ». Il devrait logiquement céder sa place à Mathilde Desjonquères. La jeune conseillère municipale de Blois souhaitait pour sa part « une assemblée constructive ».
Nous laisserons le mot de la fin de cette article à Gildas Vieira, président de La France Autrement, heureux de constater « que la démocratie devrait s’installer à l’assemblée nationale » et que “notre département serait défendu par un ministre” … dans une macronie en perte de vitesse.