Région : 215 candidats pour 23 sièges de députés

Dimanche 12 juin, 215 candidats seront en lice en région Centre-Val de Loire pour tenter de gagner ou conserver l’un des 23 sièges de députés soumis au scrutin. Le record est en Eure et Loir, où ils seront 13 dans la troisième circonscription et 12 dans la seconde, pour une moyenne de 9 sur la région. De quoi inquiéter les “figures” nationales.

Par Jean-Luc Bouland

Chaque élection législative apporte son lot de certitudes, et de surprises. Celles qui arrivent ce dimanche 12 juin le sont dans un contexte plus particulier que voilà cinq ans, quand la victoire aux présidentielles d’Emmanuel Macron avait envoyé à l’assemblée nationale une vague de parfaits inconnus et de néophytes qui le sont moins maintenant. A l’issue du scrutin de 2017, la région Centre-Val de Loire avait plébiscité le parti gouvernemental en lui donnant 13 sièges, contre 10 à l’opposition de droite (Les Républicains et UDI), prenant ainsi les rares circonscriptions détenues par la Gauche, notamment en Indre et Loire et dans le Cher. Mais, depuis, la situation est différente.

Côté majorité présidentielle, le ralliement en Eure et Loir en cours de mandat de Laure de la Raudière et Philippe Vigier devrait permettre à la formation Ensemble de conserver dans la région son hégémonie en nombre de sièges, même si la première laisse la place à son suppléant et si le second devra beaucoup compter sur son implantation locale pour assurer sa victoire dans une circonscription qui a voté majoritairement pour Marine Le Pen au second tour des présidentielles.

On suivra aussi avec attention le retour en Loir et Cher de Marc Fesneau, après son passage au gouvernement, qui part toutefois avec un préjugé favorable. Ce qui n’est pas le cas de Jean-Michel Blanquer, l’ancien ministre de l’éducation nationale, “parachuté” dans la 4e circonscription du Loiret pour tenter de conquérir le siège laissé vacant par Le Républicain Jean-Pierre Door, ce qui semble loin d’être acquis.

Les sortants et le nombre de candidatures au 1er tour du 12 juin 2022.

Chez Les Républicains, l’humeur n’est pas la même, surtout après les résultats de Valérie Pecresse aux présidentielles. Déjà affectés par le départ de Guillaume Peltier qui repart au combat cette année dans la 2e du Loir et Cher sous les couleurs de Reconquête, le parti d’Eric Zemmour, ils devront batailler dur pour conserver les 5 sièges qui leur restent, notamment celui de Nicolas Faurissier dans l‘Indre. Surtout en tenant compte de la fronde de leurs alliés de l’UDI, détenteurs de 2 sièges à l’ouest de la région, et qui se verraient bien en gagner un ou deux, notamment celui de Claude de Ganay dans la 3e circonscription du Loiret.

Du côté de la droite extrème, où le seul élu sortant est aujourd’hui Guillaume Peltier dans le Loir et Cher, même s’il récuse cette appellation, le Rassemblement national nourrit quelques espoirs de victoire dans la 6e du Loiret ou la 4e d’Eure et Loir, où Marine Le Pen est arrivée en tête au second tour des présidentielles. Mais il devra compter avec les candidats de Reconquête, des Patriotes de Floriant Philippot ou des représentants de Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, susceptibles de séduire un même électorat.

A gauche, partant au combat sans circonscription à tenter de conserver, les alliés de la NUPES ne peuvent que se nourrir d’espoir, même si ceux-ci semblent minces. Les pronostics les plus favorables vont en Indre et Loire, principalement pour l’écologiste Charles Fournier dans la 1re, et peut-être pour le socialiste Laurent Baumel dans la 4e. Mais certains regardent aussi le département du Cher, où Nicolas Sansu, le maire communiste de Vierzon, espère bien reprendre à Nadia Essayan (LREM) la 2e circonscription. Les candidats NUPES peuvent toutefois être heureux de partir unis, sans dissidences officielles, même s’il faudra compter avec quelques candidats classés à gauche comme le Parti animaliste, Lutte ouvrière… ou le PRG, non signataire de l’accord NUPES, qui présente un candidat en Loir et Cher, et soutient le divers gauche Yann Chaillou dans la 2e du Loiret.

Mais tout pronostic peut paraitre hasardeux, alors qu’est évoqué un taux de participation inférieur à 50% au niveau national, et que l’on compte 215 candidats pour l’ensemble de ces 23 circonscriptions, avec un record de 13 dans la 2e d’Eure et Loir, pour un chiffre moyen de 9 sur la moitié des circonscriptions. En ce cas, la dispersion des dissidences (à droite) et le nombre de candidatures “indépendantes” telles que les Ecologistes du Centre ou les démocrates musulmans de France affaibliraient le score des candidats des grandes formations.

Dimanche 12 juin prochain, probablement tard dans la nuit, les résultats de ce scrutin devraient réserver quelques surprises, et pas seulement pour les “têtes d’affiches”. Si l’hypothèse de triangulaires est faible, il n’est pas garanti pour quelques circonscriptions de voir deux candidats ayant chacun suffisamment de voix pour accéder au second tour le 19 juin.

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