Orléans: Bach to Africa avec le Festival Mosaiques au TGP

Samedi soir, au théatre Gérard Philipe de La Source (TGP), le festival Mosaïques a clos son édition 2022. Une magnifique soirée qui commençait par un solo de Majnun et se terminait par un grand orchestre avec chœurs. Réuni sous a houlette de Serge Ceccaldi, donc avec les moyens et la qualité de Musique et Equilibre, ce projet sur la musique de Bach a enfin pu exister. Le public nombreux a été conquis par l’un comme par l’autre.

Par Bernard Cassat

Majnun dialogue avec un public sous le charme. Photo Michel Piedallu

Majnun, le griot sénégalais

Majnun, le griot sénégalais qui a fait un long chemin, un long parcours autant dans la musique que dans la vie, a ouvert la soirée en solo. Maquillé sur un demi visage, comme s’il était duel, et vêtu de sa cape mystérieuse d’artiste passeur d’idéal, il a occupé la scène avec une présence envoutante. Sa voix magnifique, qu’il module dans la douceur ou heurte comme des chants d’animaux de la forêt, a raconté ses préoccupations d’artiste libre. Parfois en anglais mais souvent dans sa langue, il convoque dans la salle une énergie venue du folk ou du jazz. Ses vibratos intenses remplissent les sonorités d’une émotion prenante. Depuis une vingtaine d’années à Orléans, il a vécu tous les statuts des immigrés. Et dénonce avec puissance la « crise d’accueil » actuelle.
Ses rythmes enlevés ont conquis tout de suite le public nombreux. Il est suffisamment à l’aise sur scène pour en jouer avec plaisir partagé. Un set magnifique où une fois de plus, il a démontré son immense talent.

Bach to Africa ou Africa to Bach ?

Serge Ceccaldi dirige l’orchestre et les percussions. Photo Michel Piedallu

Bach ensuite. Florence Van Gerdinge a ouvert la session avec une magnifique partita, et le reste de l’orchestre est entré ensuite petit à petit. Les percussions se sont rajoutées, donnant à Bach une énergie toute africaine, un petit plus dans la rythmique qui mettait en valeur la rigueur de la régularité tout en apportant une touche sensuelle à l’émotion toute spirituelle du compositeur.
Un solo d’Eric L’Heudé a d’ailleurs bien démontré ces deux aspects des percussions. La soprane Hélène Le Corre a interprété une magnifique aria de la Passion selon St Matthieu avant que les choeurs n’entrent. Une quarantaine de musiciens sur scène dirigés de main de maître par Serge Ceccaldi ont donné à un choral et deux chœurs une ampleur impressionnante. Eric L’Heudé a lancé ensuite un chant traditionnel du Congo, a capella, que tous les musiciens ont repris ensemble.

Et le chœur n°1 de la Passion selon St Jean a clos ce concert avec une intensité, une plénitude, presqu’une violence prenantes. Repris en bis pour le plaisir d’un public attentif et conquis. Les mosaïques, ce « festival qui a lieu quand il a envie », pouvait fermer ses portes pour son édition 2022. Heureusement qu’il a eu envie, et surtout que la Covid lui a laissé le loisir de réaliser ces projets, repoussés depuis deux ans…

Photo de ne Michel Piedalu

 

Bach to Africa/Africa to Bach

Direction Serge Ceccaldi

Ensemble 3cinq12

Ensemble instrumental Cassiopé

Groupe vocal Composites

Les batteurs de peaux

Prochain concert de 3cinq12 :

10 juin à 20h30 au Temple d’Orléans

Misatango de Martin Palmieri

Serge Ceccaldi Photo Michel Piedalu

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