Christophe Lavialle (PS) : « L’accord remet le Parti socialiste au cœur de la gauche »

Le premier secrétaire fédéral du Parti socialiste du Loiret a participé jeudi soir au comité national qui a validé l’accord conclu avec LFI, les Verts et le parti communiste. Loin d’un renoncement, l’élu de Saint-Jean-de-Braye, qui devait porter les couleurs socialistes dans la 6e circonscription du Loiret, se félicite d’une « avancée historique ».

Propos recueillis par Jean Jacques Talpin

Christophe Lavialle, premier secrétaire fédéral du Parti socialiste du Loiret. Photo Magcentre

Comment cet accord a-t-il été reçu sur le terrain, parmi les militants socialistes ?

Christophe Lavialle : Nous avions tenu au préalable un bureau fédéral pour recueillir les avis de nos adhérents. Les positions étaient partagées : certains élus, comme à Saint-Jean-de-la-Ruelle ou Ingré, ont le réflexe de défendre leurs territoires. Certains pensaient que le compte n’y était pas. Cependant il faut dédramatiser, ce n’est qu’un accord électoral.

Certains parlent pourtant d’un reniement « pour un plat de lentilles »

C.L. : C’est injuste, nous n’avons rien renié. Nous avons des divergences avec LFI sur l’Europe, la laïcité, la République, le nucléaire entre autres. Ces divergences ont été actées. Mais surtout les points de convergences sont bien plus nombreux. Nous avons même fait progresser l’accord initial notamment sur l’égalité homme/femme.

Vous deviez être candidat, la décision a dû être difficile ?

C.L. : C’est vrai personnellement ce n’était pas simple. Au moment du vote j’hésitais entre abstention et vote positif. J’ai finalement voté pour. Je pensais qu’avec Saint-Jean-de-Braye et Chécy j’avais des chances pour peser réellement sur le scrutin. Mais l’accord signé dépasse le simple poids électoral de chaque composante dans les territoires. L’ancrage local ne fait pas tout. Mais il y a aussi un principe de réalité : le PS pèse moins qu’hier, avec aucun député sur le territoire de la métropole.

Vous auriez pu réaliser un score peut être supérieur à celui du candidat LFI désigné ?

C.L. : Pas sûr. Mais il fallait d’abord répondre au désir des électeurs de gauche qui aspirent très fort à l’union de toutes les gauches. En vote utile beaucoup ont choisi Mélenchon qui avait le plus de chance d’atteindre le second tour. Ils avaient aussi participé à la Primaire populaire avec un vrai désir d’unité. En une semaine nous avons plus fait pour l’unité qu’en dix ans. Nous allons redonner de l’espoir avec cet accord qui remet le Parti socialiste au cœur de la gauche.

Il n’y avait donc pas d’alternative à cet accord avec LFI qui voulait votre disparition ?

C.L. : L’‘équation n’était pas simple. Nous aurions pu partir seuls au combat et n’avoir aucun député alors que l’accord nous garantit un groupe parlementaire. Le PS n’est plus aujourd’hui une force dominante. Il faut l’admettre et composer avec. Une partie de nos électeurs est partie chez Macron, une partie chez Mélenchon. Le défi c’est aujourd’hui de les récupérer.

Si vous n’êtes pas majoritaire demain quel avenir pour le PS ?

C.L. : Nous aurons rapidement un congrès d’orientation pour définir les lignes. Mais je ne crois pas à un risque de scission pas plus qu’à des candidats socialistes dissidents, du moins dans la région. Nous voulons nous insérer dans un grand bloc de la gauche républicaine, redonner de l’utopie et de l’espoir dans la politique, associer le réalisme à la radicalité. Ce n’est que le début d’une belle aventure.

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Commentaires

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  1. Il était temps effectivement d’effacer les ignominies de la période Valls et Hollande.

    • Ignominies, cela mérite t-il une réponse ?

      Un mariage avec l’extrême gauche ça ne vous gêne pas, au moins les LR ne se sont pas compromis avec l’extrême droite !
      Et si cela avait été le cas, j’imagine le raz de marée d’insanités !

        • Ca ne me parle pas, les cas isolés ont toujours existé, et dans tous les partis ; là c’est carrément le PS qui signe et s’écrase !
          Donc ça n’enlève rien à mon commentaire, puisque votre réponse le renforce !

  2. Un peu mou du genou, comme d’habitude, mais on est à Orléans… NUPES, c’est l’œuvre et la mémoire de Guy Mollet qu’on assassine… Il en est encore que ça peut chagriner.

  3. Nous ne sommes d’accord sur rien, mais tout va bien, nous espérons (faiblement) avoir un groupe parlementaire et des subventions pour notre parti moribond. Belle langue de bois. Maintenant les arrières pensées : cet enfoiré de Mélenchon ne sera certainement pas premier ministre et prendra sa retraite dorée et nous aurons 5 ans pour nous refaire la cerise !

  4. Ça s’appelle le principe de coalition. Comme en Allemagne et dans la plupart des démocraties parlementaires en Europe. Aucun des membres de la coalition n’ayant la majorité à lui tout seul, il doit obligatoirement s’entendre avec les autres. Ce qui exclut toute possibilité de diktat de LFI, contrairement ce que peuvent nous annoncer toutes les vierges effarouchées. Rappelons le programme commun de 1981 avec un parti communiste alors aligné sur la dictature soviétique et anti-européen. Un ministre de l’Intérieur de Giscard avait prédit que si la gauche gagnait les élections, les chars de l’Armée rouge seraient à Strasbourg en trois jours…

    • Vous êtes bien le seul à ne pas les avoir vu, mon cher Pascal. C’est comme le nuage de Tchernobyl qui s’est arrêté à nos frontières …

  5. M. Mélanchon veut le retour du service militaire obligatoire, voilà une vision futuriste.
    Pour revenir à la politique politicienne, pour la future majorité, pas de souci M. Tsipras l’ami grec de M. Mélanchon avait fait une coalition avec un parti de droite souverainiste pour obtenir la majorité absolue, il a terminé son mandat avec 18 % de chômeurs!

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