Aubigny-sur-Nère candidate pour Votre plus beau marché

Aubigny-sur-Nère, la cité des Stuarts, c’est toujours la Sologne, celle du Cher, plus tout à fait le Berry. Pas encore l’accent pointu, pas plus qu’il n’est méridional. C’est un mélange de tout cela qui fait le charme de la bourgade qui fleure bon l’Écosse presque autant que la France. Depuis quelques jours, son marché fait désormais partie de la sélection finale pour être sacré au niveau national.

Par Fabrice Simoes

L’été dernier, le département du Cher avait vu le piton de Sancerre devenir le « village préféré des français ». L’émission présentée par Stéphane Bern, diffusée sur France 3, avait donné un coup de boost supplémentaire au pays sancerrois. Cette année c’est le marché hebdomadaire, le samedi matin, d’Aubigny-sur-Nère, en lice pour le titre de plus beau marché de France, qui tente l’aventure télévisuelle. Cette fois on change de chaîne de télé et d’horaire : c’est durant le journal télévisé de 13 heures sur TF1 que l’on découvrira le lauréat.

Le marché Albinien, au pied du château des Stuarts (XVIe) devenu hôtel de ville, a été sélectionné pour représenter le Centre-Val de Loire après un premier vote, effectué entre la mi-mars et la mi-avril, qui concernait quinze villes ou villages de la région. Les étals d’Aubigny, avec plus de 2200 voix soit 17 % de votants, ont devancé ceux de Montargis, Amboise, Saint-Août, Orléans, Beaugency, Tours, Montrichard, Blois, Brou, Dreux, Levroux, Vierzon, Nogent-le-Rotrou et Bourges. Maintenant, ils ont rejoint la liste des 23 autres finalistes. Cinquième pour cette nouvelle donne, le marché du quai du Roi à Orléans avait été choisi l’an passé. Aubigny pointait à la 3^e place juste derrière la halle au Blé de Bourges. Il est à noter que, pour la région Bourgogne, c’est le marché de Pouilly-sur-Loire, à moins de 60 km de là, qui a été plébiscité.

Jury populaire et super jury

C’est Jean-Pierre Pernault qui est à l’initiative de ce concours dont c’est la 5^e édition cette année. En 2021, le titre avait été attribué au marché d’Étaples-sur-mer (Hauts-de-France) et le nombre de votants avait dépassé les 3 millions… Sanary-sur-Mer, Montbrisson, et Dieppe étaient les précédents élus. Ce coup de projecteur sur les territoires permet de valoriser les produits régionaux, d’encourager les circuits courts et de mettre à l’honneur les producteurs selon Marie-Sophie Laccarau, la présentatrice du JT de 13h. « Les marchés sont très importants dans la vie de nos régions. Ils sont des lieux très authentiques, très conviviaux. Au marché, on se parle, on échange, on prend des nouvelles, on entend des accents, on goûte de bons produits, on écoute les conseils de ceux qui nous les proposent », explique-t-elle.

Pour cette 5^e édition, après le vote du public (il est possible de voter, jusqu’au 22 juin, sur le site internet : votreplusbeaumarche.fr) un super jury de six membres, composé de trois personnalités emblématiques de TF1, Évelyne Dhéliat, Denis Brogniard et Laurent Mariotte, et de trois téléspectateurs tirés au sort, apportera son expertise. Pour faire la différence, le marché d’Aubigny compte sur la qualité et la variété des produits proposés, sur une base d’une quarantaine de commerçants en période hivernale qui est portée à près de soixante-dix dès que les beaux jours sont là.

Au pied de maisons à pans de bois, sur les pavés du centre-ville commerçants sédentaires et non-sédentaires se côtoient en une sereine harmonie. Au cœur d’une cité marquée du sceau écossais et de l’Auld Alliance (traité d’alliance du XIIIe siècle, noué entre les royaumes de France et d’Écosse, contre l’Angleterre), à la croisée de la Sologne, du Pays-Fort et du Sancerrois, les produits du cru sont autant d’atouts pour ce marché de caractère. Peu de chance de sentir les effluves des herbes de Provence et d’entendre le chant des cigales, par contre les odeurs aussi subtiles d’un Crottin de Chavignol et le sifflement des oiseaux ne sont pas exclus.

Dommage que le haggis ne soit pas en vente à l’année et que l’on partage les allées avec des promeneurs en kilt seulement au moment des fêtes franco-écossaises de la mi-juillet. Par contre à quelques encablures du marché on peut tout de même trouver un whisky local. Un autre atout même s’il faut le consommer avec modération.

De quoi espérer un résultat meilleur que celui obtenu par le marché de la capitale régionale, l’année dernière… En finale, en lice avec les 23 autres marchés, celui du quai du roi d’Orléans n’avait pas décollé de la 24^e position !