Scène nationale d’Orléans : T’as dit Terairofeu ?

Après deux séances scolaires, la Compagnie La Belle Meunière présentait Terairofeu mardi au théâtre d’Orléans. Le nombreux public d’enfants a suivi avec délices les inventions formidables de deux fouineurs de poubelles. Une poésie magique, un souffle clownesque ont rempli la scène qui était aussi la salle. Jouer avec rien pour atteindre la plénitude du spectacle vivant, c’est beaucoup de travail mais aussi de plaisir !

Par Bernard Cassat

La magie des images. Photo Jean-Pierre Estournet

Il était une fois un couple de jeunes gens qui fouillait les poubelles. Dans une ambiance plastique de sac poubelle, noir, mou et très léger, ils s’amusent à faire la taupe sous la terre, à en faire une mer déchainée, avec même le cri des mouettes. Des poubelles leur tombent du ciel, et en ouvrant certaines, ils découvrent des trésors divers, des jeux de bruits amplifiés, du tonnerre terrifiant, des bruissements d’eau, des bandes ultra légères, style magnétiques, qu’ils font voler dans l’air à grand coups de couvercles-éventails.

Ils sont curieux et inventifs comme tout gamin digne de ce nom, ils manient, crient, se font des tours. Noire au début, la scène devient blanche. Sur le plateau de la salle Touchard, des gradins entourent un espace très proche, idéal pour impliquer le public jeune venu nombreux suivre ces découvertes. Au delà des diverses matières plastiques qu’ils manient, c’est surtout la poésie des images créées, l’émotion magnifique qu’ils insufflent à un bout de bande de plastique qui vole, à un bruit qui ressort au loin tout au fond d’une autre poubelle.

Louison Alix et Simon Anglès, la reine et le roi des poubelles. Photo Jean-Pierre Estournet

Et le conte va dérouler sa thématique sociale. Ces fouineurs de poubelles vont se déguiser avec leurs trouvailles. Des bouts de déchets en plastique coloré deviennent des parures de roi et de reine. Qui triomphent surtout par un reflet d’eau, moment absolument magique d’étonnement et de poésie.

Conçu par Marguerite Bordat et Pierre Meunier, joué par Louison Alix et Simon Anglès, des artistes de théâtre dans l’esprit circassien au sein de la compagnie La Belle Meunière, ce spectacle au ton de conte merveilleux n’a besoin que de quelques bouts de poubelles pour développer sa poésie parce que l’inventivité tient lieu de moteur, de fil qui fait avancer les images. Cette simplicité aux antipodes du monde compliqué de la technologie interactive rappelle aux enfants qu’un bout de rien peut être source de jeu, de poésie, d’émotion, de rire. Et ça marche, les enfants ont ri et les adultes ont compris la leçon : n’offrez rien à Noël, sinon des poubelles.

Bachelard Quartet

Photo Pascale Cholette

La Belle Meunière, en pleine réflexion sous les auspices de Gaston Bachelard, présentera un deuxième spectacle jeudi 28, vendredi 29 et samedi 30 avril. Bachelard Quartet mélange images et musique pour une promenade dans la rêverie et dans la reflexion sur les problèmes du monde. La musique et la poésie leur semblent un excellent medium, et La Belle Meunière s’est associée à la Compagnie Frotter/Frapper pour trouver son juste tempo. Car c’est par la musique qu’ils envisagent de réinventer le monde.

Bachelard Quartet

Conception, mise en scène Marguerite Bordat, Pierre Meunier
Direction musicale Jeanne Bleuse, Noémi Boutin
Interprétation Jeanne Bleuse, Matthew Sharp, Pierre Meunier en compagnie de feu Frédéric Kunze
Textes : issus de l’œuvre de Gaston Bachelard L’air et les songes José Corti, L’eau et les rêves José Corti, La terre et les rêveries de la volonté José Corti, La psychanalyse du feu Gallimard

Œuvres musicales : Frédéric Aurier, Béla Bartók, Luciano Berio, Dimitri Chostakovitch, Henry Cowell, Manuel De Falla, Claude Debussy, Domenico Gabrielli, Leoš Janáček, György Kurtag, Gyorgy Ligeti, Fanny Mendelssohn, Olivier Messiaen, Meredith Monk, Frédéric Pattar, Gérard Pesson, Camille Saint Saëns, François Sarhan, Igor Stravinsky, Anton Webern

Jeudi 28, vendredi 29, samedi 30 avril 20h30 − Plateau Touchard, dispositif tri-frontal
Tarifs de 5€ à 25€, détails et renseignements https://www.scenenationaledorleans.fr

Lire aussi : Scène nationale d’Orléans : Jan Martins chorégraphie un concerto

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    16°C
  • lundi
    • matin 17°C
    • après midi 12°C
Copyright © MagCentre 2012-2024