A l’horizon 2025, Orléans Métropole imagine un hôtel 4 étoiles dans le quartier des Carmes. L’appel à projet a été lancé mercredi 20 avril 2022, demandé pour 80 chambres minimum. Pour donner à la Métropole une structure d’accueil à hauteur de ses ambitions.
Par Jean-Luc Bouland
La métropole orléanaise a des ambitions, et veut se donner les moyens de les atteindre. Il suffisait d’entendre Serge Grouard, maire de la ville et président de la Métropole, ce mercredi 20 avril, pour en être convaincu. De vertes ambitions, matérialisées par le maintien de la suppression de la trémie Jaurès au profit d’un espace plus arboré, et des ambitions d’attractivité, pas uniquement touristiques. Cela prendra du temps, certes, et c’est pourquoi il faut commencer tôt, et le faire savoir.
Mercredi 20 avril, c’est dans la serre du jardin des plantes que ces ambitions prenaient corps, avec la présentation d’un appel à projet important, à courte échéance, celui de l’implantation d’un hôtel 4 étoiles (au moins) et de 80 chambres (au minimum) dans le bâtiment de l’ancien hôtel-Dieu, dans le quartier des Carmes. Le lendemain, jeudi 21 avril, une réunion du même type se tenait à Paris pour présenter cette initiative, menée par la SEMDO, auprès d’autres professionnels parisiens. Mais ces promoteurs, architectes, groupes hôteliers et autres investisseurs ou prestataires potentiels sont prévenus, le temps est compté. Serge Grouard et la SEMDO veulent que cette nouvelle structure d’accueil pour hommes d’affaires et autres professionnels et touristes à hautes attentes qualitatives soit opérationnel en 2025. Le prestige de la ville est à ce prix.
Des contraintes techniques imposées
L’opération souhaitée a quelques contraintes incontournables. Car le bâtiment concerné, l’hôtel-Dieu, construit entre 1841 et 1848, est inscrit aux Monuments historiques. Pas question, donc, de raser cette ancienne aile de l’hôpital Madeleine pour construire du neuf. Il faut imaginer le projet, s’étalant sur un espace de 9 500 mètres carrés en partant de l’existant. Et le tout doit s’intégrer harmonieusement dans cette grande ZAC Carmes-Madeleine qui doit aussi accueillir la fac de Droit-Economie-Gestion (riche de 4500 étudiants) et d’autres projets encore à définir, tels qu’un ensemble de 400 logements et commerce, aux travaux de réalisations imminents. Un vaste projet mené par la SEMDO, présidée par Béatrice Barruel, adjointe au maire d’Orléans, qui reconnait que “nous voulons faire d’Orléans une ville qui se développe sur le plan touristique, mais aussi sur le tourisme d’affaires“.
Il est encore trop tôt pour connaître la nature réelle du futur projet, à peine lancé. Seuls trois équipes seront retenues pour une mise en concurrence plus approfondie, avec des demandes impératives, tel qu’un minimum de 80 chambres (avec 5 à 10% de suites) pour un classement de 4 étoiles+. “Quatre ou 5 étoiles, la différence n’est pas énorme“, laisse entendre Serge Grouard, qui affirme que “toutes les études faites sur le développement de la ville montrent qu’il manque de l’hôtellerie“, et surtout du haut de gamme. Un projet qui incluant un espace bien-être, de la restauration, voire des prestations et services uniques à inventer, propres à attirer ce type de clientèle, serait donc le bien venu. Mais sans commerces de proximité, ni logements défiscalisés.
Un calendrier serré
Les équipes candidates, nécessairement composées d’un promoteur, un groupe hôtelier et un architecte “ayant des références d’intervention sur le patrimoine inscrit“, ont jusqu’au 22 juin pour envoyer un dossier. Des visites du site seront proposées en mai. Les trois équipes finalistes seront connues en juillet 2022, et auront jusqu’en avril 2023 pour proposer leur projet. Au finaliste ensuite à mener à bien son projet pour une ouverture en 2025.
Sans conteste, voilà une belle ambition pour la ville, dans un quartier en pleine mutation, et qui devrait profiter pleinement à la Métropole. Mais manque-t-elle vraiment de structures hôtelières, existantes ou programmées ? Serge Grouard, édile volontariste d’une métropole qu’il rêve parmi les plus vertes et les plus agréables à vivre, en est convaincu, avec l’aide de l’Hôtel-Dieu, et le regard tourné vers les étoiles.