Les électeurs des deux départements du Berry, le Cher et l’Indre, ont été raccord à l’occasion du 1e tour des élections présidentielles : l’un et l’autre ont placé Marine Le Pen devant le président sortant. Comme à l’échelon national, c’est Jean-Luc Mélenchon qui est 3e. Un bon score mais une marche sur le podium toute symbolique…
Par Fabrice Simoes
En Berry on n’a pas voulu trop se différencier du reste de l’Hexagone. Certes l’abstention est un peu moindre que sur l’ensemble du pays mais, par rapport au 1er tour de 2017, elle stagne dans le Cher ( 22,19% contre 22,23%) et est en augmentation dans l’Indre (21,89% contre 20,49%). Pour le vote final, les Berrichons ont désigné les deux même candidats que le reste de la population française : Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Une différence cependant, c’est la candidate du RN qui est en tête au sortir des urnes, tant dans le Cher que dans l’Indre.
Globalement, dans le Cher, Marine Le Pen améliore son score de 2017 de plus de 12 % avec 27,89 % des voix soit 44.772 suffrages. Emmanuel Macron fait un tout petit peu moins que lors du précédent 1er tour avec 27,10 % (pour 43.497 voix) contre 27,63 %. Jean-Luc Mélenchon termine troisième, en recul d’une place, et surtout, avec ses 17,38 %, il est en retrait de plus de 4 points par rapport à voilà cinq ans. Viennent ensuite Eric Zemmour (6,74%), Valérie Pécresse (5,08 %), Fabien Roussel (3,58 %), Jean Lassalle (3,42 %), Yannick Jadot (3,13 %), Nicolas Dupont-Aignan (2,35 %), Anne Hidalgo (1,61 %), Philippe Poutou (0,91 %) et Nathalie Arthaud (0,81 %).
Marine Le Pen devant à Vierzon
Des villes comme Vierzon, dirigée par un maire PCF, ont même vue la candidate RN arriver en première position. Dans la deuxième ville du Cher elle réalise un score de 26,93 % alors que le président Macron passe devant le représentant de la France Insoumise de 4 voix (22,97 % pour l’un et 22,94 pour l’autre). Les 7,76 % de Fabien Roussel marque tout juste le territoire ancré à gauche depuis de nombreuses années. Nicolas Sansu, le maire vierzonnais, assurait dès ce dimanche soir que « En pleine conscience, j’appelle à faire barrage à l’extrême-droite en utilisant le bulletin Macron. En regrettant que nous nous soyons tirés une balle dans le pied avec la division au 1er tour… »
A Bourges, ville passée dans le giron de la gauche lors des dernières élections municipales, c’est Emmanuel Macron qui est en tête pour 1947 voix de plus que son second. Avec 30.98 % des suffrages exprimés, il précède Jean-Luc Mélenchon (23.97 %), Marine Le Pen (17.67 %), Éric Zemmour (6.89 %) et Valérie Pécresse (5.36 %). Le représentant de cette dernière, Philippe Mercier, était amer à l’annonce des résultats mais estimait que « L‘électorat républicain est allé voter directement pour Emmanuel Macron. Le vote utile s’est fait au détriment de notre candidate… » Dans une vraie logique de parti, il se disait vouloir appliquer les consignes de vote de celui-ci.
Le vote RN s’impose moins ville qu’en campagne
Dans l’Indre, à Châteauroux, c’est le président sortant qui figure en haut de tableau avec 28,77 % devant J-L Mélenchon (23,93) et M Le Pen (20,81%). La candidate soutenue par Gil Averous, le maire de la ville et président du Comité des Maires Les Républicains, Valérie Pécresse n’a obtenu que 5,02 % ( moins de 1000 suffrages). Un résultat loin de satisfaire l’élu castelroussin qui n’a cependant pas manqué de souligner auprès de la Nouvelle République que « depuis 5 ans, Emmanuel Macron a mis en œuvre des réformes que la droite proposait… »
François Jolivet, le député LREM de la 1e circonscription, se montrait quant à lui heureux de ce premier tour conforme à ses espérances « Je suis bien sûr satisfait que Emmanuel Macron soit en tête du 1er tour. Une autre campagne s’ouvre désormais. Il va falloir convaincre, sans agressivité ni facilités. Le projet du candidat Macron est le meilleur pour la France, tâchons de le démontrer par le fond et la forme. » Quand à Marc Fleuret, le président du Conseil départemental de l’Indre, s’il affichait une certaine déception il n’en appelait pas moins à faire barrage à la candidate RN. « Dimanche 24 avril, je voterai Macron. Un choix de raison. En tant que Président des Centristes de l’Indre, j’appelle à faire barrage à la candidate du Rassemblement National. » expliquait-il dès les scores affichés.
Du côté de la ville d’André Laignel (PS), Issoudun, voir un deuxième tour Marine Le Pen- Emmanuel Macron, avec la candidate RN boostée par une forte abstention (33,90%) en tête sur ses terres berrichonnes ((27,13%), n’a pas dû lui faire plaisir. Et ce ne sont certainement pas les 3,48 % (191 voix) d’Anne Hidalgo qui vont le réconforter.