Quelques semaines après nous avoir fait découvrir les mystères et les légendes qui entouraient le centre ville de la cité Orléanaise, l’Office de tourisme de la ville d’Orléans (45) organisait une nouvelle visite cette semaine. Cette fois, on nous plonge dans le centre historique, à la découverte d’un monument incontournable, l’Hôtel Groslot.
Par Antoine Lebrault
Comme lors de la précédente visite, c’est une météo plutôt capricieuse qui accompagne le petit groupe durant la déambulation à travers le centre ville. Geneviève, notre guide du jour, s’excuse auprès des visiteurs venus de loin pour découvrir le centre ville d’Orléans.
Pour se rendre à l’Hôtel Groslot, nous empruntons la rue d’Escures, travée historique du vieil Orléans. La rue est une des nombreuses curiosités architecturales de la ville. En effet, nous pouvons y observer des hôtels particuliers bâtis au XVIIe siècle. Leur construction en briques rouges et en tuiles en ardoises viennent rappeler les bâtiments de la place des Vosges à Paris.
Il s’agit ici d’un choix de Pierre Fougueu d’Escures, maire d’Orléans entre 1613 et 1616, qui possédait un hôtel particulier au sein de la capitale. Ces hôtels particuliers sont visibles aux numéros 2,4,6 et 8 de la rue D’Escures.
Hôtel Groslot ou Grande maison de l’Étape
Le monument est connu sous plusieurs noms. On le nomme Hôtel Groslot, Maison du Gouverneur ou encore Grande Maison de l’Étape. L’édifice est bâti sous l’égide de l’architecte Jacques Androuet du Cerceau, et débute en 1549. Il est le premier bâtiment construit à l’aide de la brique, et inaugure l’architecture du quartier. Il est la propriété de Jacques Groslot, docteur en droit et bailli du monarque à Orléans.
L’édifice ne comporte que la partie centrale lors du XVIe siècle. Lors de son rachat par la municipalité au XIXe siècle, de grands travaux sont entrepris entre 1852 et 1855, et vont constituer le bâtiment tel qu’il est encore aujourd’hui. Le nouvel hôtel de ville est inauguré à la date du 8 Mai 1855, et le monument sera classé comme monument historique à partir de 1862.
À l’origine, le bâtiment n’était qu’un hôtel particulier. Il s’est transformé, à travers les siècles, comme étant l’un des sièges du pouvoir local.
En 1560, lors des états généraux qui s’ouvrent à Orléans, François II s’installe avec sa cour pour marquer son opposition à Jérôme Groslot, fervent défenseur de la réforme protestante. L’état de santé du roi est inquiétant, et frappé de plusieurs maux, François II s’éteint à l’Hôtel Groslot en présence de sa mère, Catherine de Médicis et de son épouse Marie Stuart.
Un tableau de Pierre Dupuis représentant la mort du monarque est visible dans la salle des mariages.
Un personnage historique est également au coeur de ce lieu rempli d’histoire. Il s’agit de Jeanne d’Arc. Sur le perron, nous pouvons citer la statue à son effigie, réalisée par la princesse Marie d’Orléans, sculptrice française du XIXe siècle. Des traces de balles datant de la libération d’Orléans en Août 1944 sont encore visibles.
Une cheminée porte également des inscriptions en son hommage, en relatant les exploits de la pucelle dans les villes de Domrémy, Orléans et Reims.
Une autre pièce emblématique de l’édifice vient rappeler la portée historique de l’Hôtel Groslot. Il s’agit de l’ancienne salle du conseil municipal. Le nom de chaque maire y est inscrit dans un blason en lettres dorées sur les murs ornés de tapisseries. La ville s’est bâtie au sein même de cette pièce, les maires s’y sont succédés jusqu’en 1982, date à laquelle la nouvelle mairie a remplacé le monument.
L’Hôtel Groslot est un monument indissociable du patrimoine culturel orléanais. Sa dimension historique et politique est liée à l’évolution de la cité Orléanaise à travers les siècles. Comme le disait Honoré de Balzac dans une de ses études philosophiques : « Il est difficile d’être allé à Orléans sans y avoir remarqué la place de l’Estape, l’hôtel de ville. Cet hôtel de ville est l’ancien baillage, l’hôtel de Groslot, la plus illustre maison d’Orléans et la plus négligée. »