Du 4 au 10 avril prochains se déroulera, à Orléans, la quinzième édition du Concours International d’Orléans, événement international consacré au répertoire pour piano de 1900 à 2022. Vingt-six jeunes pianistes, originaires de quatorze pays, seront en lice. Une fois encore, ce concours, dont la directrice artistique est Isabella Vasilotta, affirme sa belle touche festivalière. Avec non seulement des épreuves ouvertes au public permettant de découvrir un vaste répertoire mais aussi divers rendez-vous comme le concert d’ouverture avec le violoncelliste Steven Isserlis, un concert de l’Ensemble Intercontemporain placé sous la baguette de Julien Leroy, et celui des solistes de l’Orchestre symphonique d’Orléans accompagnant la pianiste Chae-Um Kim.
Par Jean-Dominique Burtin
Isabella Vasilotta, directrice artistique. Photo Davide Santi.
De l’univers de Proust à celui de Manoury
Pour cette nouvelle édition, Isabella Vasilotta, directrice artistique du concours fondé en 1994 par Françoise Thinat, invite les mélomanes à écouter les répertoires courant de l’univers musical de Marcel Proust aux résonances de l’œuvre de Philippe Manoury, pionnier de la musique électronique. De ce président du jury et compositeur, certaines pièces seront interprétées par les candidats lors de l’événement.
Pourquoi ouvrir le concours par un récital intitulé « Dans les salons de Marcel Proust » donné par le violoncelliste Steven Isserlis et la pianiste Connie Shih tout en célébrant Philippe Manoury et la musique nouvelle ? Isabella Vasilotta : « Pour monter que la France a été et demeure un grand vaisseau pour la musique contemporaine. Si nous fêtons Marcel Proust, décédé en 1922, nous fêtons aussi ce qu’il écoutait dans sa Recherche, sa musique contemporaine à lui, à savoir celle de Wagner, de Fauré, de Saint-Saëns… Avec Steven Isserlis nous avons choisi, pour ce programme, des œuvres de son temps tout en tenant à imaginer ce que pourrait être un salon de Proust aujourd’hui. D’où l’intégration, lors de ce rendez-vous, où nous allons de Fauré à Messiaen, d’une œuvre de Thomas Adès. Par ailleurs, Steven Isserlis est très en prise avec le concours proprement dit puisque ce grand violoncelliste a accepté, en concertation, d’établir la liste des œuvres que les candidats interpréteront lors du premier tour. »
Steven Isserlis, violoncelliste. Photo Satoshi Aoyagi.
Révéler le répertoire contemporain
De fait, dès ce fameux premier tour vont se révéler les deux âmes du concours, celui de servir le répertoire contemporain, et, plus encore, celui de révéler le répertoire à peine naissant. Dès les premiers jours sera, en effet, décerné le Prix de composition. Il permettra au compositeur, interprété par le candidat – qui peut être aussi compositeur -, de recevoir une commande d’œuvre de la part de Radio France et de France Musique.
Année après année, ce concours bisannuel, événement majeur de la vie culturelle orléanaise, n’est pas qu’une compétition. Isabella Vasilotta: “Nous tenons, avant tout, à donner à de jeunes pianistes la possibilité de se produire dans un répertoire à défendre. Nous ne leur demandons pas de venir comme de simples prestidigitateurs. Ces derniers ont du reste été invités à écrire, en vue de la demi-finale, des textes explicitant leur programme respectif. Selon nous, selon eux, faire vivre un répertoire c’est aussi savoir comment le proposer, toucher un public large, non choisi.”
Accompagner et promouvoir l’interprète
Dès sa création, ce concours ne s’est pas réservé à une succession d’épreuves et à la remise de lauriers. A l’issue de la manifestation, les lauréats sont suivis durant deux ans par Orléans Concours International, que ce soit, notamment, par l’organisation d’une tournée de concerts ou la production d’un disque. Un accompagnement artistique permet aussi d’aider à la connaissance du marché de la musique. Isabella Vasilotta : « Pour qu’un talent devienne une profession”.
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En savoir plus : www.oci-piano.com
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