Près de 1000 personnes se sont retrouvées à Saint-Jean-le-Blanc pour écouter l’égérie de l’extrême droite. Une ambiance survoltée malgré un discours bien terne à l’opposé de Guillaume Peltier qui sait flatter son électorat.
Par Jean Jacques Talpin
Guillaume Peltier, Marion Maréchal, Bruno Chauvierre Photo Magcentre
Même sans le patronyme de Le Pen, Marion Maréchal attire les foules. Le meeting de Reconquête mercredi soir à Saint-Jean-le-Blanc près d’Orléans a ainsi attiré du monde, sans doute près de 1000 personnes dans un show à l’américaine avec musique, marée de drapeaux, vidéos et éclairage de grand spectacle. Marion Maréchal est d’ailleurs une vedette qui sait soigner son apparence: conférence de presse et meeting ont ainsi été quelque peu retardés le temps du long maquillage de l’oratrice assuré par une esthéticienne d’Orléans appelée en urgence…
Pour Guillaume Peltier, vice-président de Reconquête cette réunion marquait l’entame de l’ultime offensive d’Éric Zemmour avec l’organisation de 100 meetings d’ici au 10 avril et d’un grand rassemblement place du Trocadéro à Paris fin mars. Avec une foule chauffée à blanc, Guillaume Peltier n’a pas eu de mal à déclencher l’enthousiasme de son public annonçant une victoire le 24 avril, dénonçant naturellement les médias et les sondages.
Et l’Ukraine Madame Maréchal ?
Le Solognot qui a parcouru tout l’échiquier politique français ou presque peut se permettre de taper sur ses alliés d’hier LR ou RN. La nièce de son côté retient ses coups pour évoquer le Rassemblement National -mais sans jamais citer le nom de sa tante- et « les désillusions et déceptions de ses électeurs face à des combats presque perdus d’avance ». Guillaume Peltier peut aussi se lancer dans des tirades enflammées contre l’insécurité et les étrangers mais sans jamais citer le « grand remplacement » comme si ces mots étaient devenus tabous ou exclusivement réservés au maître Zemmour.
Tabou l’Ukraine l’est aussi ! L’ami Poutine parti en guerre, Marion Maréchal n’y voit qu’une « crise russo-ukrainienne » sans jamais citer le mot guerre ni la terrible agression russe pas plus que les malheurs du peuple ukrainien. Elle préférera disserter sur l’indépendance nationale ou le devenir de l’Europe sans que cela enflamme la salle. Et pourtant Guillaume Peltier avait allumé la mèche : « vous êtes la majorité silencieuse alors devenez bruyants… ».
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