Dans le cadre des Cafés Historiques de la Région Centre Val-de-Loire, Isabelle Mons, enseignante en lettres à l’Université Paris 13, était présente ce mercredi au Centre de la Résistance, de la déportation et de la mémoire de la ville de Blois. Elle venait présenter son ouvrage biographique sur Madeleine Riffaud, femme de lettres, véritable sentinelle de la résistance en France.
Par Antoine Lebrault
C’est dans le cadre de la semaine « Elles » qui prolonge la journée internationale des droits des femmes qu’Isabelle Mons était présente au Centre de la Résistance de la ville de Blois. L’enseignante venait présenter ce mercredi 9 mars son ouvrage biographique sur une figure féminine de la résistance durant la seconde guerre mondiale en France.
Madeleine Riffaud, l’esprit de résistance est un projet élaboré grâce aux archives privées de cette figure féminine du XXe siècle, que l’on connait finalement peu. Mettre en lumière sa vie et son engagement, tel était le souhait d’Isabelle Mons, l’auteur de cette biographie. Une complicité est née entre l’auteur et Madeleine Riffaud, âgée aujourd’hui de 97 ans. L’apport des archives et le croisement des connaissances à permis à cette œuvre de se construire, et de transmettre un devoir de mémoire toujours nécessaire pour la transmission.
La vie de cette femme résistante est ainsi retracée. On en apprend énormément sur son enfance, et sur l’exode qu’on du subir ses parents lorsque la France était occupée. Elle s’engage dans la résistance alors qu’elle n’est pas encore majeure, en 1942. Comme le veut la règle, elle choisit un nom de code. Elle choisira le nom de Rainer, prénom masculin allemand, en l’hommage d’un poète qu’elle admire, Rainer Maria Rilke.
Une vie dédiée aux combats
Elle participe à de nombreuses actions de sabotage contre l’occupant nazi, faisant preuve d’un courage admirable. Son engagement est tel qu’elle participe ensuite à des actions armées. Nous pouvons citer le 23 Juillet 1944, lorsque Madeleine abat de sang froid un officier allemand de deux balles dans la tête, sur le pont de Solférino à Paris. Elle prendra la fuite en bicyclette et sera rattrapée par la milice. Elle sera transférée au siège de la Gestapo, rue des Saussaies. Elle sera torturée, puis internée à Fresnes.
Promise à la déportation, Madeleine Riffaud est finalement sauvée par une femme qui la fera sauter du train. Elle pourra ensuite reprendre ses activités au sein de la résistance, jusqu’à la libération de Paris, fin aout 1944.
Après la guerre, sa carrière professionnelle est d’une richesse indéniable. À la fois poétesse et écrivaine, elle devient également journaliste puis correspondante de guerre, en restant fidèle à son esprit de résistance. Elle couvre notamment la Guerre d’Algérie pour le journal l’Humanité à partir de juin 1962 mais également la guerre du Viêt Nam pendant sept années dans le maquis du Vietcong.
Cette œuvre présente le destin extraordinaire d’une femme au service de la France, celui d’une figure, sentinelle de la mémoire collective. Son œuvre poétique et journalistique rappelle que la force de combattre rivalise avec les tragédies de l’Histoire.