Les amis de l’Institut ont encore frappé fort ce samedi 5 mars. Les ors de la salle de l’Institut se sont mis au diapason du sextuor de cuivres du Conservatoire d’Orléans, pour la plus grande joie d’un public enthousiaste. Emportés par la sonorité, la qualité et la chaleur du groupe, les spectateurs ont salué comme il se doit cette belle prestation originale et d’un haut niveau musical.
Par Anne-Cécile Chapuis
Vincent Mitterrand, trompette, François Denais, trombone, Thibault Collonges, trompette, David Harnois, cor, François Delarue, trompette, Loïc Ervé, tuba. En concert le 5 mars 2022, salle de l’Institut. Photo AC Chapuis
Une prestation en trois dimensions.
Comme à l’habitude de l’association, la thématique s’est déclinée en trois moments. La séance pour les scolaires a réuni environ 420 enfants des écoles qui ont pris place dans la belle salle de l’Institut et ont pu découvrir la musique et les instruments.
Puis, c’est un concert au sein du Foyer médicalisé la Clairière à Fleury les Aubrais, géré par l’APHL, qui a permis une rencontre entre les musiciens et les personnes handicapées. Un moment salué par tous, investi par les résidents du foyer qui ont montré leur intérêt et leurs connaissances, et qui permet de tomber bien des idées reçues. Les portes s’ouvrent et les barrières s’effacent, le temps d’un concert qui marque et reste dans les esprits de tous, musiciens comme résidents de la structure.
Puis ce fut le concert tout public ce samedi 5 mars.
Les résidents du Foyer APHL La Clairière ont accueilli avec intérêt le sextuor de cuivres. Photo Catherine Mounier
Un concert de qualité.
Le sextuor saisit son public dès l’entrée, avec un rondeau de Jean-Joseph Mouret qui retentit dans le fond de la salle. Superbe. Puis les musiciens au pas de course rejoignent la scène et développent alors toutes les subtilités de leurs instruments en formation quintette ou sextuor. La première partie du concert entraîne au voyage dans le temps avec Michel Richard Delalande et ses célèbres « Symphonies pour les soupers du roy » (à noter un beau solo de tuba dans la gigue) , puis un moment d’exception avec la très belle Pavane de Gabriel Fauré. Place ensuite au XXe siècle avec trois danses de Henri Tomasi, où les trompettes jouent sur les sons avec les sourdines, puis « Vitrail » de Georges Delerue, ce musicien reconnu principalement par ses musiques de films (plus de 300) mais qu’il est intéressant de découvrir dans sa musique de chambre.
Après un court entracte (le concert est rondement mené du début à la fin) le voyage se poursuit avec une pièce rythmée de Vladimir Cosma, pleine d’entrain et d’humour. La valse lente de Eric Satie « je te veux », deux pièces très contrastées de Claude Debussy ou le « tuba walking » de Pierre Drevet qui fait appel au jazz, tiennent en suspens la salle entière. Plusieurs enfants sont présents dans l’assemblée (une conséquence de la prestation scolaire?), et contribuent à donner à l’Institut un vent (sic!) de fraîcheur et de plaisir renouvelé fort appréciable.
Beaucoup de connivence voire d’humour relie les six musiciens qui montrent leur qualités à la fois individuelles et collectives à faire sonner l’ensemble dans toutes les nuances de ses sonorités.
Chapeau, les artistes ! Photo AC Chapuis
Le premier festival Brassissim’o
Le concert organisé par les Amis de l’Institut, s’inscrivait aussi dans la semaine Brassissim’o, comme le souligne Vincent Mitterrand, un des organisateurs. Rappelant les prestations passées et invitant à celles à venir, il appelle de tous ses vœux une poursuite et ré-édition d’un festival cuivres qui aurait toute sa place chaque année sur Orléans. Espérons que ses espoirs seront suivis d’effets.
Et bravo aux Amis de l’Institut qui tiennent leurs engagements à faire résonner la belle salle orléanaise et à faire « déborder » la musique au-delà de ses murs et rendez-vous au prochain concert qui aura lieu le vendredi 13 mai avec le quintette à deux violoncelles de Schubert.
Pour en savoir plus www.amis.institut.fr
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