Le Premier ministre Jean Castex a confirmé hier devant une quinzaine d’élus régionaux qu’une Faculté de médecine allait ouvrir ses portes à Orléans tandis que le CHRO se transformera en CHU. A terme, 500 médecins seront formés chaque année dans la région. Mais il reste à définir un calendrier de mise en œuvre qui devrait être précisé fin mars-début avril.
Par Jean-Jacques Talpin
Seule région française à ne disposer que d’un pôle de formation médicale le Centre-Val de Loire rentrera bientôt dans le droit commun. Un second pôle hospilo-universitaire ouvrira en effet à Orléans en lien avec la transformation du CHRO en Centre hospitalier universitaire. Une décision qualifiée « d’historique » par une délégation de 15 élus régionaux reçue hier à l’Hôtel Matignon par le Premier ministre Jean Castex flanqué du ministre de la Santé Olivier Véran. Cette délégation conduite par François Bonneau pour la Région et Éric Chevée pour le Ceser rassemblait des élus de toutes sensibilités politiques et de toute la région.
Historique, cette décision l’est parce que fruit d’une mobilisation qui remonte à près de deux décennies. Mais la pression venue du terrain s’était accentuée ces dernières semaines avec la pétition lancée par un collectif de 200 médecins demandant de former chaque année 500 médecins au lieu de 300 et avec une lettre ouverte signée par tous les parlementaires et présidents de conseils départementaux de la région.
Des mesures immédiates
La « mobilisation a donc payé » puisque Jean Castex a confirmé hier à la délégation la volonté de l’État de créer un CHU et un pôle de formation médicale à Orléans. Même si aucun calendrier n’est acté une mission de préfiguration est lancée afin de fixer d’ici à fin mars début avril les modalités de cette création qui portera le nombre de médecins formés dans la région à 500 par an.
Une décision historique aussi parce que les élus régionaux n’en attendaient pas autant. Car cette faculté de médecine offrira un cursus complet de formation et pas seulement un PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) comme cela était envisagé jusqu’à présent. L’intégralité de la formation devrait donc se dérouler à Orléans. Certes, ouvrir une faculté c’est espérer des médecins sur le terrain d’ici 6 à 8 ans. C’est pourquoi Jean Castex a aussi annoncé des mesures immédiates : 350 médecins au lieu de 300 formés à Tours dès la prochaine rentrée, augmentation du nombre d’infirmiers de pratique avancée (IPA) de 19 à 35 puis 50 en 2023. Le nombre d’internes sera également augmenté passant de 250 à 300 en 2022 puis à 350 en 2023.
« Décisions irrévocables ! »
Pour compléter ce dispositif, d’autres revendications régionales sont aussi satisfaites pour la télémédecine, la validation des acquis de l’expérience permettant à des aides-soignants de devenir infirmiers, l’autorisation des stages inter-CHU et la possibilité accordée aux médecins étrangers d’exercer médecine libérale.
Autant dire que la délégation est revenue satisfaite de cette entrevue puisque la plupart des demandes régionales semblent avoir été validées. Reste à définir concrètement ces projets et à établir un calendrier précis avant de conclure que c’était Noël avant l’heure. Et que ces annonces n’étaient pas que préélectorales… même si Jean Castex a qualifié ces décisions « d’irrévocables » !
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