Le Musée des Beaux-Arts de Chartres nous propose, du 5 février au 5 juin 2022, un véritable voyage dans le temps au travers de cette exposition qui nous transporte dans la vallée de l’Eure en pleine préhistoire.
Par Hakim Aoudia (CulturAdvisor)
Le nom de Saint-Prest entre dans l’histoire à la suite de la découverte par M. De Boisvillette, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées d’Eure-et-Loir, lors de la création de la voie ferrée Paris-Chartres de : « quelques fragments fossiles, dans une sablière ouverte en haut de la berge gauche de l’Eure, à 15 m au-dessus de la vallée » et son signalement à la Société Géologique de France par une lettre en date du 1er septembre 1848.
Il y a là une dizaine d’espèces de mammifères : mammouth, hippopotame, rhinocéros, cheval, cerf, élan et autres cervidés.
Ce site est aussi célèbre pour la faune qu’il renfermait que pour les controverses qui se succédèrent pendant plus d’un siècle à son sujet.
Il y a d’abord la datation de cette faune que l’on situera à la fin du Pliocène ou au début du Pléistocène (entre 2 et 3000 ans avant l’apparition d’Homo Sapiens), puis la découverte de stries, incisions et entailles que l’on attribuera au choc d’un instrument aigu ; ce qui implique la présence d’un homme moderne muni d’outils.
Au-delà des polémiques, les derniers travaux menés, notamment par Yves Coppens en 1988 affirment : « le matériel de Saint-Prest représente une seule et unique population, au sens paléontologique du terme et constitue, de ce fait, une des plus belles collections européennes. »
Précisons ici que nous n’avons pas affaire au mammouth tel que nous l’imaginons dans notre inconscient collectif. Contrairement à son cousin le mammouth laineux qui vivait dans des zones beaucoup plus froides, le mammouth méridional, plus ancien et plus grand nous révèle une vallée de l’Eure au climat plus doux qu’aujourd’hui.