Le 8 janvier, Laurent Cantet est venu au cinéma les Carmes d’Orléans présenter son nouveau film Arthur Rambo, qui sort cette semaine. Un film fort au scénario implacable, qui effeuille le personnage de Karim, acculé par son passé dans une dichotomie de laquelle il ne peut s’extraire. Magcentre a rencontré le réalisateur. Il nous a confié les intentions de son travail, et toute l’énergie qu’il avait mise dans sa réalisation.
Par Bernard Cassat
Arthur Rambo est un film sur les réseaux sociaux, sur leur rapidité à répandre des horreurs, sur leur pouvoir à faire et défaire des réputations. Au moment où sort le livre de Karim qui raconte la vie de sa mère, femme de ménage de banlieue, livre qui retient tous les médias par sa qualité et son intérêt, le passé très proche de l’auteur le rattrape. Les tweets d’Arthur Rambo, des horreurs racistes, xénophobes, machistes, orduriers, sont associés à son vrai nom, donc à son livre. Le film le suit sur 24h, de la montée dans les médias à sa vertigineuse chute dans la réalité. Tout le monde lui tombe dessus, et il n’arrive pas vraiment à expliquer pourquoi il a écrit des choses aussi immondes.
Laurent Cantet raconte à Magcentre
Le film de Cantet, très construit, suit avec brio cette dichotomie dans la tête de Karim. Avec tout un travail visuel sur les tweets, leur rapidité, leur concision, et un scénario méthodique qui descend dans les différentes strates du personnage, Cantet construit un film fort. Il indique quelques réponses. Sorte d’avocat du diable, il veut en tout cas décortiquer les mécanismes en œuvre. Dont bien sûr les différences sociales et la difficulté « de traverser le périph’ », comme il nous a souligné. Il nous a parlé de ses thèmes, de ses choix de scénario et de la force Rabah Naït Oufella, jeune acteur qu’il avait rencontré pendant le tournage de Entre les murs, il y a 14 ans.
Arthur Rambo
Réalisateur : Laurent Cantet
Scénaristes : Laurent Cantet, Fanny Burdino, Samuel Doux
Interprètes : Rabah Naït Oufella, Sofian Khammes, Antoine Reinartz, Bilel Chegrani