Pas de révolution pour le vote du budget au CD 18

En juillet dernier, à l’occasion de l’élection à la présidence du Conseil départemental du Cher de Jacques Fleury (LR), les oppositions avaient lancé un pacte de non-agression temporaire. Le consensus n’aura duré qu’un temps, jusqu’au vote du budget primitif. La majorité a voté pour comme un seul homme/femme. L’opposition aussi mais en votant contre.

Par Fabrice Simoes

Jacques Fleury a effectué sa première rentrée budgétaire à la présidence du conseil départemental du Cher. Photo Fabrice Simoes

On ne s’attendait pas à une révolution de palais pour le début de cette première année complète de présidence de Jacques Fleury (LR) au Conseil départemental du Cher (CD 18). Le Grand soir, un lundi matin, à Bourges, ce n’est pas pour aujourd’hui. Pour demain non plus… Quelques bonnes résolutions par-ci, quelques bonnes résolutions par-là, en janvier on ne pouvait pas faire moins. Comme le disait les anciens « faut ben être ch’ti pour pas promettre ».

Pour la réunion de rentrée 2022 donc, on a voté le budget primitif du Conseil départemental du Cher. Il est passé comme une lettre à la poste, enfin comme une lettre déposée dans le dernier bureau de poste ouvert au public en zone rurale aurait ajouté J-Pierre Charles le conseiller PCF de Graçay, président du groupe écologique et communiste. Adopté facilement puisque la majorité, une et indivisible avant les élections présidentielles, a fait bloc et engagés ses 24 voix.

J-P Charles, le président du groupe écologique et communiste, mordant pour la rentrée budgétaire. Photo Fabrice Simoes

Dans le même temps, les deux groupes d’opposition ont simplement voté contre le budget général. 24 – 14, comme au rugby mais sans le bonus offensif pour l’un, sans le bonus défensif pour l’autre. Pas totalement un blanc seing donc mais plutôt un petit « on change rien » dans le sens d’une gestion consensuelle qui sied parfaitement au nouveau patron du département. D’autant que, si on ne s’en tenait qu’aux axes de travail prioritaires, si on oubliait qu’il se déclare soutien de Valérie Pécresse, et qu’il évolue dans le même parti qu’Eric Ciotti et Christian Jacob, on pourrait presque aller jusqu’à cataloguer le président Fleury à gauche.

Des engagements forts pour l’eau, la jeunesse et le social mais …

Et, pour ce budget rien de plus, rien de moins non plus, que ce qui avait été annoncé à la presse quelques jours plus tôt. Jacques Fleury poursuit ainsi son mandat sur un même mantra à la Hugo, Victor de son prénom, « Je crois ce que je dis, je fais ce que je crois ». Au cours de l’assemblée de rentrée, il a validé toutes ses annonces. Quelques précisions, quelques ajustements, quelques affirmations ou concrétisations, mais rien de foncièrement nouveau par rapport aux projets énoncés à l’automne dernier.

En septembre 2021, on parlait déjà d’un choix de politique sociale qui se heurterait à la gestion financière du département. Le budget présenté se veut cependant « solidaire et offensif ». Comme à l’automne dernier, la gestion de l’eau, les infrastructures routières, la jeunesse, la vie associative sont annoncés comme priorité pour cette année dont le budget global atteint presque les 445 millions d’euros.

Concrètement, le président Fleury souhaite, par exemple, lancer un vaste chantier envers les collégiens du département. Un questionnaire, en partenariat avec l’éducation nationale, devrait d’ailleurs déboucher sur un « conseil départemental des jeunes » dès la rentrée scolaire prochaine. Cependant, la qualité de vie des scolaires passe aussi par la rénovation des installations. Dans cet optique 9 millions d’euros de travaux ont été ciblés. « Les bâtiments ont déjà plus de 35 ans, à minima. La rénovation énergétique des établissements est devenue une nécessité ! » explique-t-il. Quant à l’eau, l’existence de 86 syndicats pour sa gestion sur le département ne va pas forcément dans le bon sens… 

Du côté du groupe écologique et communiste on fustige un « manque d’inflexion sur les politiques » et un conseil départemental qui « devient un service de la préfecture … » On pointe aussi une diminution du budget des routes, alors que se profile la sécurisation, à Bourges, de l’A71. Sur ce sujet le président Fleury est clair : « Le département n’ira pas au-delà de frais d’étude ». L’entretien des infrastructures routières et leur sécurisation est cependant acté pour une somme de 24,60 millions d’euros. Le manque d’ambition pour l’eau est par ailleurs mis en avant par l’élu du graçayais. « Rien pour le canal… », affirme J-P Charles.

Les débats au Conseil départemental du Cher sont donc plus courtois que par le passé mais il ne faut pas exagérer : chacun campe encore sur ses positions.

Lire aussi : Mode d’emploi du nouveau Conseil départemental du Cher

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