Fabrice Vanborren : « contre l’effondrement de la civilisation, la République écologique et sociale ! »

Carnets de campagne

Ancien élu orléanais, candidat aux dernières régionales sur la liste écologiste, délégué régional de « Nouvelle Donne » (le parti de Pierre Larrouturou), possible candidat aux prochaines législatives, Fabrice Vanborren publie « Quoi qu’il en coûte…engageons la République écologique et sociale ». Un cri d’alarme pour susciter un sursaut « avant qu’il ne soit trop tard ! ».

Par Jean-Jacques Talpin

Pourquoi un tel ouvrage alarmiste qui n’hésite pas à parler d’effondrement de la civilisation ?

F.V. : En 2015 j’avais écrit un premier ouvrage « Que vais-je dire à mes filles ? ». Depuis la situation a encore empiré. Le libéralisme, le capitalisme financier, la social-démocratie sont condamnés. On voit bien que les élus qui nous gouvernent se trompent et nous trompent, qu’ils n’ont pas de solutions pour sortir de la crise écologique et sociale. Et pourtant nous courons à la catastrophe. Des civilisations peuvent disparaître. On l’a vu à l’Ile de Pâques…

Des élus, des partis sont pourtant mobilisés pour avancer des solutions !

F.V. : Ils ne proposent que des mesurettes pour décarboner l’économie qui n’auront d’effets que dans 25 ans. Mais nous n’avons pas 25 ans devant nous. A cette crise écologique que personne ne conteste nous faisons face à une vraie crise sociale : la société se paupérise, les pauvres qui n’ont plus les moyens de vivre dignement sont de plus en plus pauvres et les riches toujours plus riches. Ces inégalités croissantes sont inacceptables.

« Le dîner de cons c’est fini ! »

 Vous êtes le relais de la « primaire populaire » pour désigner un candidat de gauche. Va-t-elle avoir réellement lieu ?

F.V. : Bien sûr, elle se tiendra en ligne du 27 au 30 janvier et choisira un candidat pour représenter la gauche. Nous dirons notre choix entre Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo, Pierre Larrouturou, Christiane Taubira, Yannick Jadot et d’autres. Certains de ces candidats la récusent même si nous les présentons… Si cela ne débouche pas sur un choix unitaire qui peut éviter le naufrage de la gauche au premier tour alors nous n’excluons pas d’appeler au boycott des urnes les 10 et 24 avril. Le diner de cons c’est fini !

Quelles solutions pour éviter « l’effondrement » ?

F.V. : Il y a un modèle à inventer, celui d’une République écologique et sociale. Il faut sortir de l’accumulation des richesses, inventer la slow économie reposant sur le bien-être, la qualité de vie, repenser l’organisation du travail qui ne peut pas être simplement les 32 heures ou la semaine de 4 jours comme le promeut Pierre Larrouturou. L’avenir n’est pas doute pas au salariat. On va vers une organisation du travail éclatée, émiettée. L’idée de plein emploi est absurde, la propriété va disparaître. Il est important de préparer cette transition qui doit être volontaire et non contrainte.

« Changer de modèle politique »

Les citoyens sont-ils prêts à vous suivre ?

F.V. : Il ne s’agit pas de mettre sur pied une écologie punitive même s’il est évident que notre sursaut impose des efforts collectifs et individuels… Il faut donc que cette nouvelle République, la 6ème, repose sur trois pieds, l’écologie, le social et la démocratie. Il faut là encore changer de modèle politique, aller vers la démocratie participative, impliquer les citoyens. Cela suppose de prendre des décisions dès maintenant, de ne pas attendre 5 ans pour préparer 2027 comme le souhaitent déjà certains élus.

Vous vous appuyez sur l’exemple des gilets jaunes avec un œil plutôt sympathique…

F.V. : C’était une jacquerie avec l’esprit de travail en commun, pour dire « on existe ! ». Ils ont inventé un mode d’organisation plus démocratique, convivial, certes avec des excès mais qui reposait sur le collectif plus que sur l’individuel. ils mettaient en cause et en danger le système politique qui a réagi durement et qui a pris peur avec une seule réponse : tenir le plus longtemps possible.

« La mission du politique est de préparer l’avenir ! »

Taper sur les élus n’est- ce pas du populisme ?

F.V. : Les élus qui nous gouvernent n’ont pas de solutions, ils ne sont pas sincères et nous trompent, ils n’ont pas d’histoire à raconter, ne savent pas où aller pour créer du commun. La parole politique est démonétisée. Il faut leur opposer une République écologique et sociale qui dépasse l’individu et ses égoïsmes. Il y a certes des élus qui nous sont proches, Mélenchon mais qui ne nous rassure pas, Jadot. Il faut bien sûr s’appuyer sur eux mais avant tout sur les territoires, sur les initiatives locales des associations, des collectivités, des entreprises. Nous devons faire confiance aux acteurs du terrain pour porter cette économie collaborative. Depuis deux ans et la crise de la Covid aucune réponse structurelle sur la santé ou le climat n’ont été apportées. Que de temps perdu alors que la mission du politique est de préparer l’avenir !

Le système est donc condamné ?

F.V.: Non je suis un optimiste.  La crise climatique qui peut nous être fatale nous oblige à faire et à nous mobiliser sinon on subira la pente vers l’effondrement. Si on ne fait rien tout va s’effondrer. Mais on peut encore l’éviter, cela dépend de nous. Sans nos mobilisations il ne faudra pas s’étonner de revoir des mouvements comme celui des gilets jaunes.

L’ouvrage est disponible sur réservation par courrier : vanborren.fabrice@gmail.com

Commentaires

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  1. Comment ne pas être d’accord avec ces constats ?
    Sauf que l’ensemble des”hommes” politiques susceptibles d’accéder au poste de gestionnaire principal (président) et ce aussi bien en France qu’ailleurs sont tous et toutes tenus par les oligarchies financières et ne pourraient agir soit qu’avec l’aval de ces groupes boursiers soit qu’à la marge de ce qu’il est plus qu’urgent de mettre en place.

    Alors que faire ? Présenter quelqu’un pour participer à la course de petits chevaux (aux dés pipés par l’argent) bien conscients que ça ne servirait qu’à se faire entendre (dans des démocratures où leur mantra est “cause toujours , c’est nous qui décidons) sans conséquences pour leur business ou bien accentuer humainement le mouvement naturel crée par la pandémie de freinage-ralentissement- voire sabotage de LEUR système d’économie basé sur l’exploitation, par une ultra minorité, de la nature et de l’être humain dans le but d’amasser, de capitaliser d’où son nom: capitalisme.

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