Désormais bien connu des Orléanais – la grande salle du Théâtre bien remplie en témoignait – le Grand Orchestre du Tricot a présenté ce mardi soir sa version scénique de Constantine. Une musique basée sur les compositions de Serge Ceccaldi et arrangée par ses fils aidés de leurs amis du Tricollectif. Un très beau voyage musical qui mélange origines, influences et modernités. Dans leur esprit inventif, espiègle et joyeux, ils imposent leur formidable aisance musicale. Jouissif !
Par Bernard Cassat
Constantine Grand Orchestre du Tricot Photo Aurore Fouchez
Il y a un an sortait l’enregistrement de Constantine par le grand Orchestre du Tricot et ses invités. Nous en rendions compte ici. Les neuf membres du Tricot en ont fait une version pour la scène qui reprend la même musique, celle de Serge Ceccaldi, père de Valentin et Théo. Ils l’ont jouée ce mardi soir sur la scène de la salle Touchard du théatre d’Orléans presque remplie !
Scénographie simple mais efficace, un grand soleil de lumière sur la toile de fond, des petites lampes comme des totems tout autour d’eux, la disposition améliorée de l’orchestre et les jeux de lumières tout au long du concert ont transformé le concert en spectacle.
Tous les invités ne sont pas venus, mais on a eu de très belles interventions. D’abord de Leïla Martial, cette chanteuse vocaliste capable de donner à la voix une place d’instrument, même dans ce groupe qui pourtant déménage. Incroyablement aérienne et légère, et tout à la fois puissante. Et puis il y a eu Emile Parisien, au saxo soprane si reconnaissable. Il a ajouté sa touche de lyrisme et son énergie dans le groupe qui n’en avait pas vraiment besoin tant il en regorge déjà. Effet assuré, ils se sont envolés. Et puis Fantazio, habitué du show, est venu raconter de sa voix de stentor Franz Fanon, qui n’était pas à Constantine mais à Blida, en Algérie, pour exercer la psychiatrie. Sofiane Saidi a lancé sa complainte totalement orientale pour bien ancrer cette musique dans ses origines nord-africaines. Ce moment Falak Falak, magique s’il en est, nous a fait parcourir tout un pan du savoir faire de ces jeunes musiciens, ce mélange élaboré et à la fois très libre des influences, des origines, de la modernité, de la mondialisation de la rencontre.
Emile Parisien Constantine Grand Orchestre du Tricot Photo Aurore Fouchez
Quand aux Tricot eux-même, ils ont atteint une vitesse de croisière impressionnante. Ils savent nous attraper avec des mélodies simples et touchantes, ils savent les mettre en volume, ils savent faire monter lentement, minutieusement, l’intensité du son, le remplir de force et d’émotion et atteindre ces états où on est ensemble, musiciens comme auditeurs, dans ce pour quoi la musique est formidable. Ce pour quoi on l’aime, une vibration pas seulement de l’air sur les tympans, mais aussi de l’âme et du cœur.
La salle a suivi, s’est laissée envoûter par ces histoires bizarres que racontent Robin Mercier ou Fantazio. La poésie et l’étrange, on le sait, sont aussi des ressorts du Tricot. Et tout était en place, une belle ovation finale le leur a dit…
Constantine
Invités
Fantazio : voix
Leïla Martial : voix
Abdullah Miniawy : voix
Emile Parisien : sax soprano
Le Grand Orchestre du Tricot
Robin Mercier : récitant
Théo Ceccaldi : violon
Quentin Biardeau : sax tenor, claviers
Gabriel Lemaire : saxophones, clarinettes
Guillaume Aknine : guitares
Roberto Negro : piano, claviers
Valentin Ceccaldi : violoncelle, basse
Florian Satche : batterie, percussions
Adrien Chennebault : batterie, percussions
Direction artistique & conception : Valentin & Théo Ceccaldi
Musique originale : Serge Ceccaldi
Arrangements : Valentin Ceccaldi, Théo Ceccaldi, Quentin Biardeau, Roberto Negro
Textes : Robin Mercier, Fantazio, Abdullah Miniawy
Son : Mathieu Pion, Pierre-Emmanuel Mériaud
Production : Tricollectif / Full Rhizome
Co-Production : Maison de la musique de Nanterre.
Ensemble aidé par le Ministère de la culture/Direction régionale des affaires culturelles du Centre-Val de Loire, au titre de l’aide aux ensembles conventionnés.
Avec le soutien de la Région Ile de France.
CD Brouhaha, L’autre distribution
Scène nationale d’Orléans
Théo Ceccaldi Constantine Grand Orchestre du Tricot Photo Aurore Fouchez