L’opposition de gauche s’interroge sur les manquements à la déontologie de plusieurs élus de la majorité de Serge Grouard. Et attend des réponses après sa saisine de la commission de déontologie.
Par Jean-Jacques Talpin
Conseil municipal d’Orléans. Photo JLB
Il y a juste un an, le 10 décembre 2020 le conseil municipal d’Orléans approuvait le principe de la création d’une « commission de déontologie » dans le cadre d’une « démarche globale d’éthique et de transparence ». « Mais a-t-elle réellement été mise en place ?» s’interroge le conseiller municipal Jean-Christophe Clozier au nom du groupe « Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes ». L’opposition en l’absence de « signes d’existence » et faute de réponse du maire à sa demande de saisine de la commission formulée le 8 novembre dernier. Cette demande était alors motivée par « le mélange d’intérêts public et privé de la part de l’élu à la transition, lors de son voyage à la Cop 26 » organisée à Glasgow. Une photo sur les réseaux sociaux affichait alors cet adjoint (Romain Roy) présent à la Cop au nom de la ville d’Orléans (qui prenait en charge ses frais de déplacement), mais arborant un couvre-chef marqué du logo de son entreprise « Groupe Roy énergie ».
Des libertés par le maire et plusieurs élus
L’adjoint est en effet le patron d’un groupe spécialisé dans l’environnement et notamment la gestion d’installations photovoltaïques. Un mélange des genre douteux pour l’opposition et une confusion possible entre intérêts publics et privés. Et cela d’autant plus que Romain Roy avait déjà reçu en septembre 2020 un avis négatif de la Haute autorité de la transparence de la vie publique qui pointait un risque de conflit d’intérêt alors qu’il avait été élu vice-président à la Métropole en charge de « l’énergie et du climat ». Une délégation qu’il a depuis abandonnée pour s’occuper des transports même s’il reste adjoint en charge du développement durable à la ville.
Par-delà ce cas l’opposition rose-verte-rouge s’interroge sur « l’éthique élastique » de la majorité municipale avec plusieurs autres exemples montrant « la liberté prise par le maire et plusieurs élus avec les plus basiques principes de l’éthique et de l’exemplarité ». Jean-Christophe Clozier énumère plusieurs autres cas : « deux élus ont usurpé des titres qu’ils n’ont jamais eus » (Frédéric Rose 9ème adjoint et Jean-Paul Imbault 13ème adjoint), « un troisième qui fait modifier les statuts pour rester en place dans le conseil de surveillance qu’il préside » (Michel Martin avec l’Olb) et « un quatrième [qui] s’octroie une exception de laïcité pour les fêtes de Jeanne d’Arc » (Charles-Éric Lemaignen).» En moins de 18 mois au pouvoir écrit l’opposition, la majorité municipale a réussi le tour de force de nous montrer un mauvais visage : «celui de certains élus qui se croient au-dessus des règles ». A la veille de la nouvelle année les élus de gauche formulent même un vœu : « être pour la suite du mandat les témoins de comportements qui honorent la fonction d’élu, condition nécessaire pour réconcilier les citoyens avec la politique dans ce qu’elle a de plus noble : être au service et non s’en servir ».
Et cela tout en espérant que ce vœu ne reste pas pieu…