Orléans: la surveillance sonore attaquée au tribunal

L’association la Quadrature du Net a déposé ce 14 décembre un recours au tribunal administratif contre l’expérimentation décidée en conseil municipal d’une surveillance sonore de la ville d’Orléans, à l’aide de mouchards ajoutés aux caméras de surveillance pour détecter automatiquement les bruits qualifiés d'”anormaux”.

L’association nationale QdN, qui dénonce régulièrement les dérives de la surveillance numérique, rappelle que la CNIL avait déclaré illégale la même expérimentation à Saint Etienne, il y a deux ans. L’association s’étonne aujourd’hui du silence de la CNIL à propos de l’expérimentation orléanaise dont on ignore même si elle a été interrogée. C’est pourquoi elle dépose ce recours au tribunal administratif afin d’alerter la population mais aussi les autorités, notamment la CNIL, sur les dérives non-encadrées des systèmes de vidéo surveillance.

Le Communiqué de QdN (extraits)

Le maire d’Orléans met sa population sous écoute

La convention, signée entre Orléans et Sensivic le 12 octobre 2021, a pour objet d’autoriser l’entreprise à déployer et tester ses dispositifs de « détection de sons, en particulier la détection automatisée de bruits anormaux ». Ces derniers « demandent à être couplés à un système de sécurité, et plus particulièrement ceux s’appuyant sur un système de vidéoprotection ».

Il y est même précisé que ces dispositifs permettent « d’analyser en permanence le son ambiant pour pouvoir détecter des anomalies ». Impossible de savoir exactement ce que recouvre cette notion d’anomalies, la convention n’en donne que quelques exemples ponctués de « … » : « cris, hurlements… », ou « percussions, détonations… ». Comme tout dispositif de Technopolice, l’anormalité n’est donc jamais précisément définie et laissée à la libre interprétation de la police ou de l’entreprise privée – au dépend de la population et de l’État de droit.

Le tout est « gracieusement offert » par l’entreprise à la ville, la ville prête sa population en tant que cobaye forcée à une entreprise de surveillance pour qu’elle puisse développer ses produits et en faire la promotion. […]

Comme nous combattons la vidéosurveillance automatisée ou la reconnaissance faciale, nous attaquons les mouchards qui ne sont qu’une énième facette de la surveillance algorithmique de nos espaces de vie. Nous refusons ces machines qui veulent espionner, écouter, identifier, pour mieux faire taire et réprimer. Ne laissons aucune place à la Technopolice.

La Quadrature du Net

Commentaires

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  1. Je ne vois pas de différence entre le contrôle des vitesse et le contrôle du bruit. Si l’un est légal, pourquoi pas l’autre ? Question bruit, comment laisse-t-on rouler des motos dont le niveau sonore est manifestement supérieur à 85 décibels (sans parler de la vitesse) ? Une tolérance incroyable de la part des agents de l’autorité ! Et quand on a la malchance d’habiter près de la zone des Aulnaies d’Olivet, où sont concentrés tous les concessionnaires de motos, on est particulièrement exposé.

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