Par Fabrice Simoes
Emmanuel Macron a passé une journée en Berry. Le président de la République a tout fait dans l’ordre : la porte d’entrée Nord de la province à Vierzon, le passage obligé dans la capitale des Bituriges, Bourges, et tout au bout du département, au Sud, quasiment en Creuse, le final à Châteaumeillant et son vignoble de vin gris.
C’était devenu un secret de polichinelle : Manu, le Manu à nous, notre président Emmanuel Macron, allait venir passer une journée dans le Berry. Il devait passer par ici. Et comme le furet du bois, mesdames, il devait passer par là. Depuis plusieurs jours, les panneaux mobiles, aux entrées de Vierzon, gisaient sur les bas cotés. Ils indiquaient un « accès interdit de 9h00 à 16h00 » au centre-ville et des sens de déviations pour le mardi 7 décembre. Comme aucuns travaux, ni défilé du carnaval n’étaient prévus…
Finalement, Emmanuel Macron a voulu voir Vierzon, et il a vu Vierzon. Alors que les gars de la manif, drapeaux au vent, s’étaient donné rendez-vous devant la sous-préfecture – à environ à 3 km à pied de là, soit une bonne demi-heure de marche – pour de vrai, il a remonté l’avenue de la République. Comme un vieux gars de la commune qui fait la rue Neuve, appellation validée par des anciens, un samedi après-midi, le cortège a fait les vitrines un mardi matin ! Précision d’importance, Emmanuel Macron a donc fait mieux que Jacques Brel qui n’a jamais été président de la République et n’a jamais foutu les pieds à Vierzon. Peut-être à Vesoul, faut voir…
Donc, Emmanuel Macron, pas candidat mais toujours président, a débuté sa visite dans la deuxième ville du Cher par les petits commerces avant de rejoindre l’esplanade de La Française et le B3. Là, l’architecture de l’ancienne usine de tracteurs, de machines agricoles et d’engins de chantier aussi, symbolise la mémoire ouvrière de la ville. Parfaite illustration de l’avancement du programme Cœur de Ville dont Vierzon bénéficie, le vieux bâtiment rénové va recevoir prochainement un campus numérique. Et comme le début de la balade était auprès de l’espace Rollinat la boucle, en fait une ligne droite, a pu être bouclée… tout autant que l’accès des automobiles pendant la visite.
Réinsertion à Bourges, en ligne avec Biden à Châteaumeillant
Une bise – pas sûr mais dans le doute – à Nicolas Sansu, le maire PCF de Vierzon, et Emmanuel Macron a rejoint Bourges. Là, après la réception à l’hôtel de ville et les claques dans le dos des uns et les coups de poignards fantasmés par d’autres, c’est le monde associatif qui a pu faire des selfies avec le président. Il a rencontré, dans les locaux d’Entraide 18, des auxiliaires de vie. En pleine empathie, le président de la République a terminé la visite berruyère par l’atelier de recyclage de vêtements. Dans un plan com’, c’est bon la réinsertion, le recyclage, tout ça, Coco…
A la nuit tombée – les jours sont courts en décembre – le cortège, onze véhicules hors motards et gendarmerie, est arrivé pour le conseil municipal de Châteaumeillant. Le président a raté un peu le début parce qu’il avait un rendez-vous téléphonique avec Joe Biden. Ce dernier ne connaît pas plus Châteaumeillant qu’Emmanuel Macron ne connaît Deadwood dans les Black Hills mais c’est tout de même depuis l’oppidum qu’il lui a parlé ! Vous me direz bien que Biden ne connaît probablement pas non plus Vierzon et Bourges, mais ça ne change rien… On avait viré tout ce qui pouvait interférer pour la communication intercontinentale et installé une ligne sécurisée.
A Châteaumeillant, dès l’annonce de la venue, on était interloqué. Alors que le président signe le livre d’or – spécialement acheté pour l’occasion il devrait ne servir qu’une fois – et déjeune avec les élus locaux, ça fait de sacrés souvenirs. Et on ne vous dit pas ce qu’il pense de la galette aux patates et du berrichon dégusté au début du repas.
Le bilan de cette journée autrement particulière que celle d’Etorre Scola, beaucoup moins clivante surtout.
Les trois députés de la majorité ont été confortés pour les législatives de l’année prochaine : la Modem Nadia Essayan avec un petit coup de pouce d’images, l’anti-engrillagement François Cormier-Bouligeon (LREM) a quasiment été intronisé, et Loïc Kervran (Agir Ensemble) n’a pas été oublié. Pour Nicolas Sansu, Yann Galut et Frédéric Durant, les maires des trois communes hôtes, on verra dans quelques semaines ou quelques mois si la visite aura été fructueuse. Des fois, un passage présidentiel est suivi d’emplois qui se débloquent ou de subventions qui tombent ! On a dit des fois…