Comme partout Zemmour ne pesait rien ou presque dans la région il y a encore quelques semaines. Tout était donc à construire pour édifier des comités de soutien et un réseau susceptible de relayer le polémiste sur le terrain et l’aider à recueillir ses 500 parrainages d’élus.
Par Jean-Jacques Talpin
Serge Grouard / Bruno Chauvierre Juin 2020
Aujourd’hui la galaxie Zemmour est déjà bien structurée à l’image du Loiret où un comité de soutien a été formé à l’initiative de Bruno Chauvierre, ancien maitre de conférences à Lille successivement encarté au Parti social-démocrate puis au RPR et au Front National étiquette sous laquelle il a été élu député du Nord entre 1986 et 1988. Originaire du Loiret où il est venu se réinstaller il y a trois ans Bruno Chauvierre, 78 ans, a laissé la présidence du comité de soutien à Valentin Blelly, responsable des Jeunes Républicains du Loiret, parti dont il est toujours adhérent. À ses côtés, Alexandre Cuignache, conseiller régional RN jusqu’en juin dernier et futur candidat aux législatives de 2022. La pétition “Je signe pour Zemmour” aurait recueilli 800 signatures dans le Loiret
En Touraine le drapeau d’Éric Zemmour est porté par l’avocat Stanislas de la Riuffie considéré comme un « vieux routard de l’extrême-droite tourangelle » et ancien conseiller régional RN, parti dont il s’est éloigné. Il serait secondé par Françoise Amiot ancienne adjointe aux finances de Tours sous le mandat de Serge Babary, mais qu’on disait aussi proche de LREM, avant de se rallier à l’ex-maire de Tours Christophe Bouchet.
Quid de Guillaume Peltier ?
Dans l’Indre le comité de soutien a été initié par Spike Groen, maire LR de Saint-Gilles où son initiative a été peu appréciée des Républicains. A défaut du soutien LR il pourra aussi s’appuyer sur des groupuscules obscurs ou extrémistes à l’image de “La Famille Gallicane” (MagCentre 18 novembre) mouvement informel d’extrême-droite se réclamant du suprémacisme blanc et du survivalisme tout en défendant une identité menacée par “le grand remplacement” cher à Renaud Camus et à Éric Zemmour.
Un collectif s’est également constitué dans le Loir-et-Cher avec d’anciens membres de LR, du RN, de Debout la France ou du parti Via. On y trouve notamment le promoteur Michel Géant et Jean Yves Narquin frère de Roselyne Bachelot. Le comité parle de « 500 amis », chiffre naturellement invérifiable. Mais la véritable question qui agite le landernau loir-et-chérien porte sur l’engagement de Guillaume Peltier. L’élu, ancien du FN puis de Debout la France avant de rallier la frange droitière de LR, serait tenté par l’aventure Zemmour. Mais osera-t-il franchir le Rubicon pour retrouver sa famille d’origine quitte à mettre en péril sa future carrière ? Car en politique aussi il ne faut pas insulter l’avenir !
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