Orchestre Symphonique d’Orléans : Un grandiose voyage dans le cosmos

C’était le premier concert de la saison du centenaire. Et pour une première, le public n’a pas été déçu ! Les musiciens étaient tous là, en grande formation de 80 instrumentistes dans une composition impressionnante : pas moins de six contrebasses, huit cors, deux harpes, une batterie de percussions, et quelques instruments rares comme la flûte basse, le saxhorn ou le célesta. Tout était réuni pour une grande soirée ce samedi 20 novembre, et ce fut le cas.

Par Anne-Cécile Chapuis

L’OSO se prépare au concert du 20 Novembre au grand théâtre d’Orléans. Photo AC Chapuis

Andromède, une création mondiale

En ouverture, à tout seigneur tout honneur, le concert démarre par la création tant attendue de Thibaut Vuillermet « Andromède ». Cet orléanais né en 1983 (la valeur n’attend pas le nombre des années) ancien élève et actuel professeur au conservatoire d’Orléans a répondu à une commande de Marius Stieghorst et nous offre une pièce étonnante, séduisante, et de grande beauté. Déjà l’association de musique et images est un inédit dans les programmations habituelles des orchestres symphoniques. Celles-ci sont magiques, esthétiques et racontent l’histoire de cette princesse à la beauté insolente qui s’attirera les foudres des dieux avant d’être sauvée par sa force et la rédemption de Persée chevauchant son cheval ailé.

La musique suit les images, à moins que ce ne soit l’inverse. La place centrale est donnée au trombone, avec une interprétation virtuose de Fabrice Millischer. Un long bruissement des violons dans l’aigu lui offre un tapis sonore sur lequel il pose les multiples sonorités de son instrument. L’orchestre tour à tour l’écoute, le soutient, lui donne la réplique et sonne « du tonnerre de Zeus » dans cette œuvre d’une grande musicalité, à connaître et à garder au répertoire de la musique symphonique.

Fabrice Millischer, trombone solo, 1er prix du concours de Munich et de Toulouse, concertiste en festivals internationaux et professeur à Freiburg et Paris. Photo AC Chapuis

Les planètes de Gustav Holst

La deuxième partie de concert emmène le public tout droit dans l’univers cosmique de sept planètes, chacune étant évoquée avec une palette d’effets sonores. Mars qui apporte la guerre s’ouvre sur une battue d’archets col legno (sons frappés avec le bois de l’archet) où l’OSO montre sa grande homogénéité, Vénus célèbre la paix avec des soli très purs au violon et au violoncelle, Mercure le messager ailé fait la part belle aux vents… Suivent des interventions de percussions, des sons inhabituels avec la flûte basse ou le célesta, des évocations que l’on dirait tout droit sorties de musiques de films. Mais on sait que c’est au contraire la musique de Holst qui a inspiré les musiques de film (voir dans nos colonnes l’interview de Marius Stieghorst) A souligner un long unisson d’orchestre rythmé par les contrebasses en pizzicato qui fait monter l’émotion. Et le final, avec Neptune le mystique, sonne en apothéose avec le chœur d’une soixantaine d’enfants, qui chantent bouche fermée depuis les coulisses. De jolies voix très justes et apaisantes après le déferlement qui précède. Saluons au passage le travail de leur cheffe de chœur, Emilie Legroux.

Comme à son habitude, Marius Stieghorst emmène l’orchestre avec fougue et passion, et n’a de cesse de magnifier l’orchestre qu’il dirige depuis 2014. Il est présent, dynamisant, expert, d’autant qu’il dirige les Planètes sans partition. Une performance. Le « centenaire cosmique » développé dans ce premier concert en dit long sur la « jeunesse » de cet orchestre centenaire qui a assurément de belles années devant lui et de belles pages de musique à interpréter pour une surprise toujours renouvelée des spectateurs.

Pour le prochain concert, l’OSO revêtira ses habits de Noël, avec des œuvres pour chœur et orchestre de Vivaldi, Bach, Telemann, Haendel… Un répertoire de circonstance qui donnera la parole à « l’instrument des anges » : la trompette.
Samedi 18 décembre à 20h30 et dimanche 19 décembre à 16h, Église Saint-Pierre du Martroi

Pour en savoir plus
Orchestre Symphonique d’Orléans:Marius Stieghorst ou l’enthousiasme “fulminant”
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