Orléans Métropole: l’épilogue

Après quelques scènes de boulevard, Orléans Métropole a désigné ce mardi soir son président candidat unique en la personne de Serge Grouard (LR) et son premier vice-président délégué, Matthieu Schlesinger(LR), la réconciliation a donc bien eu lieu et permis à la majorité de droite d’assumer la présidence d’une Métropole en déshérence, le discours d’investiture du nouveau président dressant un sombre tableau des finances de la collectivité.

Par Gérard Poitou

Serge Grouard Orléans Métropole Photo Jean Luc Bouland

Un spectateur naïf aurait pu croire que les rôles avaient été appris… Alors que Serge Grouard tergiversait pour se déclarer candidat unique à la présidence et que les élus de gauche annonçait leur intention de s’abstenir, Jean Philippe Grand renversa la table en déclarant qu’il ne voterait pas pour un président dont il ne partage pas les valeurs, rappelant ses prises de position comme dans sa lettre aux musulmans de France. Irruption insupportable de la politique dont le chœur chanta aussitôt l’incongruité en ces lieux. Il fallut les interventions d’une douzaine d’élus métropolitains dont les ténors Montillot et Lemaignen qui allèrent jusqu’à invoquer la diffamation, pour finalement convaincre, après une suspension de séance, Serge Grouard de briguer la présidence malgré l’affront que l’on venait de lui infliger.

Tout rentra alors dans l’ordre métropolitain et le nouveau président pouvait organiser la répartition des postes de vice-présidents, désignation au prorata du poids démographique des communes plutôt qu’une élection puisque pour chaque poste ne figure qu’un candidat. Bruno Cœur (maire de Bou) perdit sa quinzième vice-présidence pour un strapontin au bureau de la Métropole tout comme le président sortant Christophe Chaillou.

Retour au réel: une métropole au bord de la faillite

Tous responsables comme le reconnaît Serge Grouard un peu tardivement dans sa leçon d’austérité, la Métropole va au devant d’une situation financière très difficile en ayant épuisé sa réserve d’épargne dès 2024. Les neuf cent millions d’euros d’investissement engagés pour la mandature ne sont financés qu’à hauteur d’environ cinq cent millions d’euros. Le Co’met pèse évidemment très lourd dans l’équation avec son coût non encore définitif de cent cinquante millions d’euros mais aussi le beau projet d’implantation universitaire à la Madeleine. Entre augmenter les impôts ou la dette, et/ou réduire la voilure des projets métropolitains, les choix vont être difficiles et la Métropole risque de devenir une très mauvaise affaire pour ses habitants/électeurs. Il était sans doute temps de s’en apercevoir…

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