Le 29 octobre 2001, Jean-Pierre Roux-Durraffourt a tué quatre personnes et blessé sept autres, dans le centre-ville de Tours. Vingt ans plus tard, jour pour jour, la ville de Tours organise une cérémonie mémorielle, près de la stèle érigée boulevard Béranger.
Par Elodie Cerqueira
« Il y a 20 ans, ce 29 octobre 2001, le temps s’est trouvé suspendu. Les faits sont tragiques. Ils semblent s’être produits hier, gravés dans nos esprits. » C’est avec ces mots qu’Emmanuel Denis, maire de Tours, démarre son discours d’hommage aux victimes de « la tuerie de Tours », ce 29 octobre 2021, à l’entrée du boulevard Béranger, où une stèle est érigée « à la mémoire de Henry Gasq, Gilles Lambert, Chérif Tlili, Thierry Enguerrand ».
La cérémonie a débuté à 9 h 30, heure à laquelle 20 ans plus tôt, Jean-Pierre Roux-Durraffourt a démarré son périple assassin dans le centre-ville de Tours. La pluie a épargné la petite foule qui s’est déplacée en ce matin d’automne mais le chagrin est bien là. Il défigure les visages, surtout ceux des familles et des proches des victimes. Des veuves, des orphelins ou encore des amis qui ne retiennent pas leurs larmes au moment de déposer une rose blanche sur la stèle.
Cette courte cérémonie, c’est Soraya Tlili qui en a fait la demande à la mairie. Son père, Chérif Tlili ouvrier du bâtiment de 59 ans, a été tué par balle lors de la macabre fusillade. Le tueur, armé d’une carabine 22 Long Rifle, a également tiré sur Henry Gasq, un instituteur de 48 ans, sur Thierry Enguerrand, le gardien du palais des sports de Tours âgé de 33 ans et sur Gilles Lambert, grainetier d’Amboise, qui avait 66 ans et il blessera sept autres personnes. Il est interpellé par la police près d’une heure et demi plus tard, dans le sous-sol du parking en face de la gare où il s’est réfugié.
Pour rendre hommage aux victimes, une minute de silence a été observée, malgré le bruit ambiant, l’agitation, la circulation dense sur le boulevard. La vie reprend ses droits mais « il faut que les gens se rappellent et sachent que ça peut arriver », souffle Dany Gasq, veuve d’Henry Gasq, première victime de Jean-Pierre Roux-Durraffourt. Ce dernier, ancien cheminot de 44 ans à l’époque, divorcé et père de trois enfants, a été jugé par la cour d’assises d’Indre-et-Loire, le 29 mars 2005, et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une période de sûreté de 22 ans. S’il en fait la demande, il pourrait être libéré en 2023. Hypothèse insoutenable pour les familles. Dany Gasq prévient : « On va tout faire pour qu’il ne sorte pas ! »