Un nouveau mammotome pour le CHRO

L’hôpital d’Orléans a profité d’Octobre Rose pour présenter à la presse son nouveau mammotome. Une machine high-tech qui va permettre de détecter des cancers du sein de petite taille et même éviter certaines opérations, tout en augmentant le confort des patientes. Un appareil unique dans le Loiret.

Le nouveau mammotome du CHRO d’Orléans. Photo Sophie Deschamps

De l’aveu même du directeur du CHRO, Olivier Boyer, il était temps de changer le « vieux » mammotome du centre de sénologie de l’hôpital. Après 22 ans de bons et loyaux services celui-ci était à bout de souffle et surtout techniquement dépassé. Pourtant à son arrivée en 1999, c’était une petite révolution. En effet ce premier mammotome permettait déjà de faire des macrobiopsies, afin de détecter des cancers de petite taille avant l’apparition des symptômes. En outre la position allongée de la patiente l’empêchait de voir l’énorme aiguille à prélèvements nécessaire pour cet examen pratiqué sous anesthésie locale.

D’ailleurs à l’époque le CHRO était déjà pionnier dans le diagnostic du sein par macrobiopsies. Le but de ces biopsies est d’éviter la chirurgie quand la lésion détectée lors de la mammographie et/ou de l’échographie est bégnine. Et en cas de lésion cancéreuse, l’examen permet de définir rapidement une stratégie chirurgicale adaptée.

Une machine plus performante et des images en 3D

Tous ces avantages sont bien sûr préservés avec l’arrivée début septembre 2021 de ce mammotome dernier cri pour lequel le CHRO a dû débourser 260 000 euros. L’ergonomie de l’appareil permet une position allongée plus confortable pour la patiente durant les 30 à 45 minutes de la durée de l’examen. La salle dédiée à cet examen a été repensée et agrandie pour faciliter le travail des professionnels qui peuvent désormais circuler à 360° autour de la patiente. Cet appareil permet de prélever également les petites tumeurs bénignes et d’alléger de fait le planning des chirurgiens. C’est donc à la fois un appareil de diagnostic et de traitement. 

La Tomosynthèse mammaire pratiquée au CHRO permet d’obtenir une image du sein en 3D . Photo Sophie Deschamps

Ce mammotome est complété par un local de radiologie qui permet d’obtenir en direct des images en 3D grâce à la Tomosynthèse qui permet le diagnostic des lésions détectés lors des mammographies avec une précision optimale. 

Une équipe pluridisciplinaire

L’ambition du CHRO est aussi de devenir un centre de réference en Région Centre Val-de-Loire pour le traitement des cancers puisque seul l’hôpital de Blois possède aussi un mammotome. Cette presque expertise passe par un travail en équipe avec les radiologues et les chirurgiens, comme l’explique le docteur Claire Ceccaldi, gynécologue obstétricienne et cheffe du centre de sénologie du CHRO : « Depuis 2000, grâce au mammotome on travaille vraiment en pluridisciplinarité. Le but est de rassurer les patientes avec dès le début une prise en charge globale. »

Des problèmes de recrutement 

Tout n’est pas rose pour autant en ce mois d’octobre au CHRO puisque ce dernier est la recherche actuellement de chirurgiens pouvant effectuer des reconstructions mammaires et de radiologues pour ce service de sénologie. Une difficulté liée aux différences sensibles de salaires entre l’hôpital public et les cliniques privées. 

Des alternatives à la reconstruction mammaire 

La reconstruction mammaire n’est plus présentée aujourd’hui comme la panacée après une ablation du sein. Tout d’abord parce que après avoir subi ou plusieurs opérations certaines femmes n’ont pas forcément envie de retourner sur le billard. 

D’autres femmes essaient de s’habituer à cette nouvelle « image » de leur corps et de leur thorax privé d’un ou des deux seins. Et les initiatives ne manquent pas comme celle, née Outre-Atlantique des Nichons tricotés il y a 35 ans. Des prothèses amovibles en laine à glisser dans le soutien-gorge. Certaines encore ont recours à des tatoueurs spécialisés (photo ci-dessus) avec la possibilité de se renseigner auprès d’associations telles que Soeurs d’encre. Malheureusement, ce genre de tatouage n’est pas encore proposé en Centre Val-de-Loire, il faut donc se rendre pour l’instant à Paris.

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